L'histoire :
Avant de passer sa maîtrise, Pauline quitte Paris afin de s’isoler dans une petite ville de Bretagne pour y préparer son diplôme. A peine sorti de la gare, la voiture laissée par sa copine Gaëlle refuse de démarrer. Un jeune métis prénommé Erwan se propose alors de l’aider à la pousser afin que celle-ci démarre. Une fois en marche, Pauline lui propose de le déposer chez lui, vu que celui-ci est en vélo. A peine l’a-t-elle déposé que la voiture cale de nouveau et refuse catégoriquement de redémarrer. Erwan propose logiquement à la jeune femme de dormir chez lui. Refusant tout d’abord avant d’accepter, Pauline découvre que les centres d’intérêt de son hôte sont portés sur un univers parallèle auquel il semble particulièrement croire. Au petit matin, Pauline l’accompagne chez celui qu’il appelle « maître Cristo ». Quelques heures plus tard, ils arrivent chez le vieil homme, un aveugle. Celui-ci propose alors à Pauline de découvrir un mode inconnu en lui mettant une goutte d’un liquide dans l’œil. Curieuse, Pauline accepte. Une fois le liquide versé, la jeune femme se retrouve dans un monde étrange où elle croise un être tout aussi insolite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le générique de ce premier tome a d’ores et déjà des allures de Dream Team : jugez plutôt, au scénario, Régis Loisel (créateur des géniaux Peter Pan et Magasin Général) et Jean-Blaise Djian (Chito Grant et Galathéa) et au dessin Vincent Mallié (les Aquanautes). Ce dernier nous offre des planches absolument magnifiques complétées par la colorisation subtile de François Lapierre (Magasin Général). Les traits sont simples et la différence visuelle entre les 2 mondes est bien mise en avant par des tonalités fort différentes, passant du vert au gris et même au rouge (comme la couverture). L’histoire est d’emblée captivante, entre un début basé sur le choc des cultures entre Erwan et Pauline. Cette dernière est du genre à ne croire qu’en ce qu’elle voit. Dans ces moments de scepticisme, la jeune femme n’hésite pas à placer quelques phrases bien assassines. L’occasion va lui être donnée de se faire son avis et à partir de ce moment, le récit verse dans une sorte de voyage initiatique où des êtres humanoïdes doivent accomplir un rituel emmené par un émissaire de l’autre monde (Erwan). On suit ce parcours avec grand plaisir, dans une mise en bouche qui évite de tomber dans les facilités de ce type de récit. Les dialogues, le découpage, l’ambiance sont autant de points forts qui viennent renforcer le sentiment de dépaysement au sein de cette histoire teintée de légendes. Du plaisir, que du plaisir…
