L'histoire :
Pour suivre celui qui fait battre son cœur depuis quelques mois, Marie-Lune s’est envolée pour New York. Sa nouvelle vie dans la mégapole américaine est un véritable enchantement : vie dans un hôtel de grand luxe avec un papa qui la gâte comme une princesse (mais qui semble avoir oublié qu’elle n’avait plus 6 ans…) ; tout le monde ne parle que d’elle dans son nouveau Lycée (en alimentant des commérages peu sympa…) et Mathieu, son chéri d’amour est fou amoureux (…d’une autre !). Et pour compléter le merveilleux enchantement de cette nouvelle vie, sa sœur Ka a renié son père en apprenant le pourquoi de l’absence de sa maman pendant de si nombreuses années. De surcroit, cette ignoble Pénélope, continuellement dans ses pattes, s’évertue à lui pourrir chaque jour un peu plus la vie. Sa dernière trouvaille consiste, par exemple, à faire croire à tous que le père de Marie-Lune est son petit copain… Seul petit réconfort au menu : les messages réguliers échangés avec Anne-So qui, restée à Paris, lui fait le long descriptif de ses projets amoureux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est un volet new-yorkais que nous offre Marie-Lune, pour cette 4éme tranche de tribulations humoristico-sentimentales calibrées pour faire glousser un cœur de cible féminin option 15 printemps maxi. Souvenez-vous, en effet : à la fin du 3éme tome, notre richissime ado voyait s’envoler son amoureux pour la « grosse pomme », au moment même où elle se « découvrait » une môman… Pour autant, la ville américaine ne joue ici qu’un rôle subalterne. Car il s’agit bien, une nouvelle fois, de nous entrainer dans un enchevêtrement rose bonbon, où le chassé-croisé des love-storys guide la trame scénaristique et sert le tempo. A ce titre, le coup des « je t’aime-je t’aime plus » entre Pénélope, Mathieu et Marie-Lune, s’il n’agace pas réellement, finit, tel le roulis maritime, par rendre nauséeux. Et ne comptez pas sur les seconds couteaux pour vous soulager : la tambouille à l’eau de rose contamine l’ensemble du récit. Seuls l’opposition des caractères de Marie-Lune et de sa sœur, les rebondissements de leurs relations avec leurs parents (et la surprenante décision du papa…) ou les « problèmes » d’adaptation à leur vie dorée américaine, offrent de maigres respirations. Si l’album manque peut-être, au final, cruellement d’épaisseur ou de fond, il ravira tout de même nos chipies souvent friandes de ce genre de sucreries. D’autant mieux qu’une nouvelle fois, le trait girly-candy et sa palette de couleurs adaptées, le rythme nerveux instillé par le mouvement perpétuel de l’orientation du récit, comblent la boulimie du public ciblé.