L'histoire :
Après les péripéties new-yorkaises c’est un malaise qui vient semer la zizanie dans le quotidien de Marie-Lune. En effet, au réveil sur son lit d’hôpital, elle fait le douloureux constat de son amnésie. Oubli du prénom de sa sœur ; plus aucun souvenir du périple à New York ou refus de reconnaître sa mère : six mois sont partis aux oubliettes sans demander leur reste. Pourtant, devant le psychologue, elle joue si bien la comédie, qu’elle gagne son billet de sortie. De retour « aux affaires », les trous de sa mémoire jouent les fauteurs de troubles en mélangeant rapidement amis, amours et ennemis. Et du coup, Mathieu, Pénélope, Pierre-Charles et Anne-So en récoltent chacun les fruits gâtés. A moins que… Pas d’amnésie pour Ka, sa sœur jumelle, mais un tout autre changement surprenant : la douce et sage adolescente est gagnée par la compulsion du shopping – comme l’est depuis déjà longtemps sa jumelle. Il s’agit là, cependant, de compenser l’absence de son père qui n’a plus donné signe de vie depuis que les deux sœurs ont décidé de vivre chez leur maman…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Syncopes, amnésies à tiroirs et disparition paternelle sont les ressorts scénaristiques utilisés pour dynamiser cette nouvelle tranche rose sucrée dans laquelle le public-cible plonge avec gourmandise à chaque fois. L’enchevêtrement des circonvolutions sentimentales des unes, des uns et des autres est toujours de mise, mais pimenté justement cette fois par cette fameuse – et double – amnésie. Notre paire de couettes rose-trashy préférée ayant perdu le sens de ses amours, de ses amitiés et tutti quanti, vous pouvez espérer voir se décliner avec humour, punch et un impeccable sens de la dérision, une belle somme d’imbroglios. De quoi y perdre son latin sans un habile scénario (jouant le rythme gag-planche/récit au long cours). Celui-ci recentre continuellement le récit sur le charisme de son personnage principal, mélange de fragilité, de nombrilisme, d’humour et de superficialité. Fidèle à sa ligne scénaristique, la dose fashion-tendance est assurée par des séances de shopping auxquelles Ka (la frangine) commence à prendre goût. Idem pour la partie relation familiale habilement suspendue ici à la disparition du Papa. Sous couvert de fanfaronnade, elle essaime une bonne poignée d’à propos. D’ailleurs, c’est justement les aléas familiaux et les conséquences de l’absence paternelle qui font rebondir judicieusement l’intrigue à la fin de cette 5éme partie, pour un cliffhanger qui rend douloureusement impatient...