L'histoire :
Marie-Lune, une énergique et pétillante adolescente aux cheveux roses bonbon, ne vit que pour le plaisir de dépenser l’argent de son multimillionnaire papa (mais pas question de vous dire grâce à quel produit de consommation courante il s’est constitué cet énorme magot) : le shopping est une religion, un sport, une terrible drogue qui se prend à coups de porte-monnaie bien plein. Pour l’accompagner dans cette douce folie, Anne-So, sa meilleure amie ne se fait pas prier : Diar, Cannel, Padra, Golce et Dabana constituent les sites incontournables de leurs multiples sorties. Petit hic de cette existence huilée par le crissement des cartes bleues : la présence d’une sœur jumelle qui ne comprend rien à rien. Ka s’offusque, en effet, des dépenses immodérées de sa sœur (le salaire mensuel d’un ouvrier en un après midi !). Elle hait le shopping et préfère laisser son argent de poche aux plus nécessiteux. Il faut croire qu’à la maternité, on ait procédé à un échange malintentionné : Marie-Lune a du mal à croire que cette rousse au carré strict soit réellement son alter ego… Deuxième hic de cette impossible existence lissée par le chuchotement des gros billets : l’indifférence d’un joli vendeur qui n’a d’yeux que pour sa meilleure amie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Conçue pour un cœur de cible féminin oscillant entre 8 et 14 ans, Marie-Lune a fait ses premiers pas dans les pages de W.I.T.C.H magazine (une production mensuelle, que seule la pénurie de lecture, en pleine épidémie de gastro-entérite, propulse entre les mains d’un monsieur sans acné depuis des années…). Et si l’on interroge les diablesses en herbe, on constate immédiatement l’effet redoutable que cette ado branchée dépensière a produit : un mélange de rire et d’excitation à suivre les frasques de ce personnage immédiatement attachant. Ici, l’aspect compulso-excessif est volontairement grossi en une caricature de la pauvre petite fille riche fashion-vampirisée qui sert à merveille un humour bon enfant: jamais grossier ou débilitant, mais simplement jouant la carte de la moquerie. Sur le rythme d’une idée humoristique par planche, le récit n’est pourtant jamais haché. Il existe un lien continu que la voix off entretient régulièrement. Parfaitement adapté au public ciblé, le dessin et la colorisation renforcent à la fois l’aspect humoristique et le coté doux acidulé du récit. Marie-Lune fait donc des débuts encourageants qui raviront celles qui emploient les « j’avoue » les « trop bien ». Bon, pour les autres …