L'histoire :
Alcatraz, Californie. Septembre 1943. La tristement célèbre prison accueille Seamus O'Brady. C'est un homme d'affaire, un industriel spécialisé dans les métaux comme l'acier, mais il a eu le tort de faire des affaires avec les allemands, les italiens, et même les espagnols. Ce matin, c'est en présence du directeur de la prison qu'on procède à l'ouverture de sa cellule. Un autre homme se présente et il annonce qu'à compter de cet instant, il reprend la main. Lui, c'est le Capitaine Robert Zimmerman, de la Police militaire de l'Army Air Force et il est venu proposer au prisonnier de meilleures conditions de détention en échange de quelques informations, car une enquête est ouverte à l'encontre de son fils, James O'Brady. Pilote déserteur accusé de meurtre. Seamus refuse de poursuivre les pourparlers : son fils ne peut pas être celui recherché par cet officier. Et quand bien même, il ignore totalement où il se trouve... De l'autre côté du monde, au même instant, ledit James O'Brady loue ses services de pilote d'hydravion dans des îles, non loin de Nouméa. La contrebande, c'est risqué, mais ça peut rapporter gros. Suffisamment pour rentrer en Europe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
James et Hans ont réintégré leurs corps respectifs, mais ce n'est pas pour autant qu'ils se sont remis la tête à l'endroit ! Rappelons pour les retardataires qu'Eagle et Adler sont deux séries jumelles basée sur le fait que deux pilotes ennemis, frappés par la foudre en plein dogfight, switchent de personnalité. L'âme de l'allemand s'est incarnée dans l'américain et par symétrie, l'américain a pris possession du corps du nazi. Dans la chronologie de la série, arrivée aux deux tomes 4, les pendules ont été remises à l'heure, puisque les personnages ont « récupéré » leurs âmes respectives. Mais les dégâts psychologiques laissés par cette expérience traumatisante sont bel et bien là. Wallace nous réserve encore quelques rebondissements et cette suite maintient l'intérêt de la série. L'écriture est parfois lyrique, en même temps, l'action imprime beaucoup de rythme. Il faut dire que les dessins de Julien Camp tabassent ! Le découpage de ses planches laisse une large place aux décors qu'il se régale de soigner. Dès la première planche, la vue en plongée sur Alacatraz et ses couleurs amènent aussi leur contribution au plaisir de l’œil, du coucher de soleil sur le lagon à la scène de vol nocturne... Vivement le dénouement et la conclusion, qui promettent leur dose de dramaturgie.