L'histoire :
Printemps 1943, Hans Raeder est un as de la chasse allemande. Dans un combat aérien, son avion est frappé par la foudre alors qu'il se confronte à un pilote américain, James O'Brady. Il survit miraculeusement au crash de son appareil, mais quand il se réveille, il ne comprend pas : son âme est désormais incarnée dans le corps du pilote américain ! Les semaines passent, Hans, que tout le monde appelle logiquement James, a bien du mal à se reconstruire. Une nuit, il fait un rêve. Le voici aux commandes de son Focke-Wulf, effectuant un vol de nuit. Soudain, un biplan arrive dans ses 6 heures et lui administre une rafale fatale. Le pilote se retrouve à terre, abasourdi et regardant au loin la carcasse de son chasseur bombardier qui forme un brasier à l'endroit où il s'est écrasé. Quelqu'un s'adresse à lui. Sa voix lui est excessivement familière puisqu'il s'agit de son père, mort durant la Première Guerre Mondiale ! Celui qui fut son exemple s'adresse à lui avec dureté, lui demandant de se reprendre en main et d'enfin faire honneur à sa famille. Son père est accompagné d'un ami de son régiment. Un Maori mort au combat avec lui, qui lui révèle l'existence d'une malédiction secrète. A son réveil, Hans a compris : il doit mettre le cap vers les Samoa !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce 3ème volet, vient la révélation de l'énigme du switch des deux personnages qui fondent la série-jumelle. Mais l'histoire ne s’arrête pas là pour autant ! Aux sources du mal porte bien son nom, car Hans et James, dont les corps sont respectivement possédés par l'âme de l'autre (vous suivez ?), vont enfin se retrouver. Oui mais rien n'est simple dans la vie, et cette fiction qui repose sur un postulat fascinant ne trouve donc pas sa fin, mais bel et bien de quoi rebondir. Wallace s'appuie sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en installant la plus grande partie de l'album du côté de l'Afrique du Nord occupée par les Allemands, ce qui confère aussi à ce tome un aspect très « opérationnel ». La stratégie des alliés, l'apparition de Hitler et Mussolini amènent une forme de crédibilité, renforcée par la violence des opérations militaires. Ça bouge, c'est nerveux, donc bien rythmé et le basculement vers la conclusion, avec une destination exotique, est plutôt bien mené. A ces solides qualités s'ajoutent celles du dessin et des couleurs de Julien Camp. Le dessinateur est à l'aise comme un poisson dans l'eau quand il s'agit de mettre en image les scènes de conflits qui intègrent toutes sortes de machines : roulantes, volantes ou flottantes. Il excelle par ailleurs dans la colorisation, amenant ombres et lumière pour mieux camper différentes ambiances. Du ciel azuré à la nuit étoilée, des étendues désertiques aux îles tropicales, on en prend plein les yeux ! Un volume réussi, qui donne envie de connaître le début du cycle suivant.
