L'histoire :
Ce receuil comprend trois récits :
- Elwood and the freak bitches : Elwood est un type assez banal qui travaille dans une station service isolée aux abords d'une route désertique. Un jour, une jeune femme, véritable bombe sexuelle, débarque et se jette sur lui afin de faire l'amour. Alors qu'ils sont en plein coït, Elwood remarque une drôle de lueur sur le nombril de la belle. Celle-ci est obligatoirement un suppôt du démon. Le jeune pompiste se voit alors obligé de l'éliminer....
- The border : trois américains surveillent la frontière entre l'Arizona et le Mexique de façon bien assidue. Grâce au gouvernement de George Nush, une loi leur permet d'abattre n'importe quel clandestin illégal, sans aucune sanction. La nuit venue, ils constatent des bruits et décident de vider le chargeur de leur fusil de chasse. Mais lorsqu'ils s'approchent, ce n'est pas un ou plusieurs cadavres de latinos sur lesquels ils tombent...
- Vol Express 666 : lors d'un trajet aérien, un membre du personnel de bord semble totalement pris de folie et pénètre dans la cabine des pilotes, un marteau dans chaque main. Après avoir donné quelques coups, ceux-ci essaient de le maîtriser mais cette tâche semble bien compliquée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans d'EC Comics et autres réalisations type Grind house se sont délectés au début de l'année 2011 de la sortie de DoggyBags. Ce recueil conceptuel issu de l'esprit du créateur de Mutafukaz rendait un bel hommage au genre et a su convaincre les puristes les plus tâtillons. L'attente d'une seconde salve d'histoires mêlant "suspense, frissons et horreur" s'est donc fait sentir durant les mois qui suivirent. La patience est, disons-le d'emblée, hautement récompensée. Les lecteurs seront accueillis par de nouvelles publicités parodiques et vraiment bien fichues avant que ne débute Elwood and the freak bitches d'Antoine Ozanam et Kieran. Le duo nous avait déjà convaincus avec leur excellent diptyque We are the night et cette fois-ci, ils remettent le couvert avec un héros loser qui règle son compte à des femmes à coup de pelle ! Mesdames, ne vous inquiétez pas car il s'agit en fait d'extra-terrestres tentant d'envahir notre planète sous l'apparence de bimbos en rut ! Ce gros délire s'accompagne bien évidemment de multiples poitrines dénudées et de personnages déjantés, une vraie réussite donc ! Ces 37 pages se lisent avec un plaisir immense et font une parfaite entrée en matière. L'album se poursuit avec The border, avec au scénario Run et aux dessins Guillaume Singelin. L'on suit trois miliciens qui s'amusent à garder la frontière mexicaine en abattant n'importe quel mexicain qui tenterait de traverser le lopin de terre. A l'instar de nombreux films de genre, ce récit dénonce une pratique scandaleuse tolérée par certains politiciens dénués d'humanité et d'intelligence. Et pour une fois, cela ne se passe pas comme prévu. Guillaume Singelin montre une fois encore qu'il est bourré de talent et que son style dévoile, malgré sa jeune carrière, une maîtrise énorme. La seconde livraison de DoggyBagsse conclue avec une histoire tirée de la réalité (le vol Fedex 705) dans laquelle un des membres du personnel d'un avion fond un plomb en plein vol ! Mathieu Bablet avait démontré de belles qualités sur La belle mort. Cette fois-ci, il délivre un fait divers acide avec l'aide de Run au scénar'. DoggyBags s'installe comme une formidable série de genre, une sorte d'OVNI horrifique, un poison savoureux. Laissez-vous tenter par cette jolie femme sur la couverture et remarquez, en vous rapprochant d'elle, le détail qui tue, celui qui ne vous lâchera plus au point de hanter vos rêves. C'est malsain, violent et indispensable, une fois de plus.
