L'histoire :
Dans le futur, les rapports entre les humains ont évolué, au point où les contacts et les sentiments sont devenus obsolètes. La science et les technologies ont aussi permis aux voyages spatio-temporels d'être créés. La prolifération de ces derniers provoque des anomalies temporelles. Teddy est une jeune femme qui travaille pour la brigade gouvernementale corrigeant les dégâts occasionnés par les voyages. Teddy se trouve en 1964 dans le désert du Nevada et traque une erreur temporelle. Elle finit par la trouver et celle-ci est pour le moins immense puisqu'elle n'est autre qu'un tyrannosaure. Teddy finit par s'en débarrasser et retrouve son époque. Elle débriefe avec Ulysse, son bras-droit et tous les deux évoquent la multiplication des erreurs temporelles ces derniers temps. Lors d'une nouvelle mission, Teddy tombe nez-à-nez avec une anomalie dont la forme n'est autre que celle d'une femme. Si jusqu'ici, sa tâche ne consistait qu'à détruire des objets ou des animaux préhistoriques, jamais Teddy ne s'est retrouvée face à une humaine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En l'espace de quelques années, le parcours d'Elsa Charretier et de Pierrick Colinet est pour le moins incroyable. Æternum Vale puis Le Garde Républicain ont permis aux deux auteurs de gagner en maturité en un laps de temps très court. Bien décidés à mener leurs idées jusqu'au bout, ils ont choisi de lancer leur prochain projet sur une plate-forme de financement participative. Leur initiative a remporté un immense succès et The Infinite Loop a pu devenir réalité. Le scénariste Pierrick Colinet change de nouveau de registre et après le fantastique et le super-héros, il se lance dans l'écriture d'un récit de science-fiction. Nous découvrons un monde futuriste gangrené par les voyages temporels. Afin d'éviter les catastrophes, une brigade est là pour corriger des anomalies. Teddy est une de leurs agents et lors d'une mission, elle tombe sur une erreur qui n'est autre qu'une jeune femme. Commence alors une longue poursuite entre la redécouverte de soi et une quête ardue de l'amour. Pierrick Colinet parvient à mêler deux narrations assez différentes à l'origine: celle propre aux récits de SF, survoltés la plupart du temps, et celle des romances, plus calme et sensuelle. L'univers qu'il déploie est simple et complexe à la fois. De cette ambivalence, The Infinite Loop tire toute sa saveur et s'appuie en plus sur un visuel sublime et presque aérien par instant. Elsa Charretier a elle-aussi pris du level depuis son premier album et le prouve à travers des compositions bien pensées et certains découpages subtils et bien vus. Ainsi, les questionnements de l'héroïne durant certaines scènes rappelleront certaines séquences d'un ouvrage comme Vanille ou chocolat ? de Jason Shiga. A noter la sublime couverture de Stéphanie Hans et les pages bonus illustrées par Jon Lankry revenant sur un événement dramatique d'un des personnages. The Inifinite Loop ne manque pas son entrée et a toutes les chances de ne pas se perdre dans les couloirs du temps.
