L'histoire :
Il boit un verre de ce tord boyaux qui réchauffe les cœurs endurcis. Pendant qu’il lit le journal, la propriétaire du bar Mme Kahdne s’amuse à malmener la petite Nolyako. Ne pas intervenir : il n’est pas là pour ça. Ne pas prendre un verre de plus : trop dangereux pour ses nanites. Son corps doit toujours se rappeler ce qu’est la souffrance afin d’être constamment opérationnel. Prendre du bon temps, s’amuser et oublier, c’est trop dangereux pour sa mission. Il doit en savoir plus sur ce gouffre qui s’est ouvert il y a peu dans le nord-ouest de la Sibérie. Il doit rentrer chez lui. Un petit groupe de Russes l’appellent et se moquent de lui : visiblement, ils n’aiment pas les étrangers. Parfait : ça lui fera de l’exercice ! Il prend une bonne dérouillée mais ses nanites prennent vite le dessus. Il sent tout son corps revivre, il entend les pas des ouvriers s’éloigner et il sent leurs vibrations. Il pourrait se venger facilement mais il a beaucoup mieux à faire. Nolyaka se propose gentiment de le ramener. Même s’il n’est pas là pour sympathiser, il accepte. Mais quand il rentre chez lui, ses nanites sont en alerte : un homme s’est introduit chez lui. Et cet homme était déjà dans le bar tout à l’heure !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bloodshot, l’un des personnages vedette de Valiant, connait désormais plusieurs séries à lui tout seul. Cette version du soldat bourré aux nanites de Tim Seely s’achève dans ce dernier tome. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les scénaristes tentent à tout prix d’en mettre plein les yeux. Dans une surenchère de violence, de combats, d’affrontements et de pouvoirs atypiques, les missions se succèdent et se ressemblent avec un schéma qu’on a lu maintes et maintes fois dans les comics : un danger apparaît, Bloodshot intervient et un vilain vraiment très méchant tente de l’en empêcher. A tel point que notre super héros pas comme les autres devient rapidement une montagne de muscles décérébrée, façon Terminator mais avec la parole en plus, et pas forcément une parole qui vole très haut ! Petite nouveauté : le guerrier indestructible est désormais souvent accompagné par une jolie fille et notamment d’une nouvelle psiotique au pouvoir original nommée Mina mais même l’apparition de ce nouveau personnage est très mal exploitée. On sourira à peine sur les tentatives un peu ridicules de transformer Bloodshot à toutes les sauces : Bloodshot crâne rasé, Bloodshot en vieux camé, Bloodshot en petite mémé… L’ensemble devient une veritable caricature du film joué par Vin Diesel, loin, très loin du personnage trouble et complexe qui faisait le bonheur du Projet Rising Spirit. Les dessinateurs s’enchaînent comme les missions de Ray Garrisson et le résultat est assez inégal. Si certains comme Marc Laming et Jason Masters tirent leur épingle du jeu avec un graphisme moderne et nerveux, d’autres sont un peu en dessous. Heureusement que Bloodshot ne meurt jamais et résiste à tout…
