L'histoire :
Nick Andros est un jeune homme sourd et muet. Son handicap a sûrement favorisé sa mise au ban de la société mais Captain Trips a redistribué toutes les cartes. Le virus mortel s'est propagé comme une traînée de poudre... Baker, le sheriff de la petite ville de Shoyo, dans l'Arkansas, a pris Andros sous son aile après qu'il se soit fait tabasser presque à mort. Le pire, c'est que parmi les quatre gars qui ont failli le tuer, il y a le beau-frère de Baker, qui s'est enfui de la ville quand il a appris que ses complices avaient été arrêtés. Mais en 24 heures tout a basculé et sheriff comme coupables ont succombé à la maladie. Désormais seul, Nick entreprend de rejoindre son Nebraska natal, où il est persuadé que l'attend mère Abigail, une femme noire dont il rêve régulièrement. Il arrive à May, Oklahoma. En traversant le pays à vélo, il s'est habitué à ne voir que des cadavres le long de la route. Il est donc surpris quand un corps se redresse au beau milieu de la route 3 pour le saluer. La surprise est telle qu'il en perd le contrôle de son vélo et s'étale de tout son long. Il s'est amoché les mains et entaillé le front. Et très vite, il comprend que le garçon qui communique avec lui a un retard mental...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux volumes rondement menés, celui-ci délivre les mécanismes narratifs qui font que tout s’emboite parfaitement dans le portrait de survivants que l'intrigue nous fait suivre individuellement, comme dans un récit choral. Les évènements de ces cinq chapitres font en effet converger les personnages au cœur de l'intrigue, avec un fil qui les relie tous et toutes : les rêves et les cauchemars qu'ils font. Roberto Aguirre-Sacasa a tout compris du rythme de la littérature de Stephen King et chaque scène est un petit régal. Il concilie l'action avec des évènements qui viennent donner du liant à l'intrigue. Nick, Stu et d'autres personnages énigmatiques viennent croiser la route de Stu et Nick et tous convergent autour de la vieille femme qui apparaît dans leur rêve, Abigail, alors que l'affrontement final avec l'Homme Noir est désormais inévitable. C'est fluide et nerveux à la fois et les dialogues, vous vous en doutez, sont excellents. Il faut dire que le plaisir de la lecture provient aussi de Mike Perkins, qui se révèle être un excellent dessinateur. L'artiste, connu pour ses encrages, est particulièrement doué pour transmettre la tension psychologique, pour ne pas dire la paranoïa, qui guette chaque protagoniste. Son travail de découpage laisse la part belle à des planches panoramiques et ses décors soignés contribuent aussi à retranscrire de façon bien flippante cette vision de la fin du monde. Laura Martin, quant à elle, envoie des couleurs incroyables et l'esthétique de cette série la place dans les fleurons des séries Image, parce qu'on en prend plein les yeux. Voici donc un nouvel arc (Soul Survivors #1 à #5) parfaitement réussi, qui confirme la belle qualité de la série.