L'histoire :
Captain Trips a nettoyé la Terre de quasiment toute l'espèce humaine. Un sale virus, vraiment. Sa caractéristique létale s'explique aisément puisqu'il est d'origine militaire et qu'il s'est échappé d'un labo. Une maladresse, une pipette qui se casse... Les rares survivants semblent cependant se diriger en groupes disparates vers l'ouest. Tous et toutes ont des visions dans leurs rêves. Pour les uns, il s'agit du visage d'une vieille grand-mère, nommée Abigail. On dit qu'elle a 108 ans et elle aussi a des visions : des messages que Dieu lui adresse et qui lui permettent de voir le Mal et de savoir comment le combattre. Elle est ainsi devenue le guide spirituel de la communauté de Boulder, qui ne cesse d’accueillir, jour après jour, de nouveaux arrivants. D'autres rêvent de « L'Homme sans visage », de ses yeux rouges. On l'appelle aussi Randall Flagg, ou aussi « L'Homme qui marche » ou encore « L'Homme noir ». Il incarne le mal absolu et donne vie aux pires cauchemars qu'on puisse faire. Il est le côté sombre de l'Humanité et porte en lui un désir de destruction qui semble illimité. Et lui aussi recrute, chaque jour, formant une armée d'adeptes et n'hésitant pas à crucifier celui qui enfreint les règles de son groupe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est un tome charnière que ce volume 4, qui réunit les épisodes #1 à #5 de l'arc Hardcases. Si jusque-là l'histoire se centrait essentiellement sur la survie des uns et des autres et prenait des allures de récit choral, les chemins des protagonistes sont désormais amenés à se croiser, avec une césure claire : il y a d'un côté des partisans de mère Abigail, qui incarne le bien et de l'autre, ceux qui vont rejoindre Randall Flagg, incarnation du mal absolu. Dans un monde qui s'est écroulé à cause d'un virus, le manichéisme fait sens, là où tous les repères de l'humanité se sont écroulés avec sa civilisation. Une fois de plus, Roberto Aguirre Sacasa sait jouer du rythme de la narration, en alternant des scènes qui creusent encore plus la psychologie des personnages et leurs interactions, avec des rebondissements qui maintiennent la tension et, osons le dire, quelques passages qui foutent vraiment les jetons. Et c'est en cela que cette adaptation est réussie : Stefen King, c'est le frisson et ce comic book en propose son lot. D'ailleurs, on se surprend à penser que cette série a quelques points communs avec The Walking Dead. Si la narration et le contexte diffèrent (ici, les survivants sont tout de même moins hardcore), la capacité des auteurs à embarquer le lecteur comme un témoin de l'horreur dans laquelle survivent quelques hommes et femmes est bien la même. Une nouvelle fois, Mike Perkins fait un boulot impressionnant, en particulier avec les décors et on le comprend d'autant mieux avec le cahier de fin de volume, qui délivre un peu de la documentation qu'il a compilée en se rendant à Boulder, Colorado, ville refuge de mère Abigail et ses « adeptes ». Il est des virus qu'il ne vaut mieux pas contracter. Si vous chopez celui du Fléau, rendez-le contagieux !