L'histoire :
Un homme débarque en fin de journée au cabinet du docteur Spalding. Si la secrétaire, Janice, essaie de signifier qu'il est nécessaire de prendre rendez-vous, ce client tardif s'impose et le psychiatre accepte de le voir. Le docteur Spalding fait remarquer d'emblée à cet homme qu'il ne pourra pas le soigner de sa blessure au bras. Harry Exton, c'est le nom de ce dernier, sort un flingue et lui dit que ce n'est qu'une égratignure. Ce client de dernière minute est venu pour évoquer un autre problème : il ne peut pas s'empêcher de tuer. Si autrefois, il a été un soldat puis mercenaire, il est désormais un exécutant. En revoyant un vieil ami du temps où il combattit contre un dictateur, Harry se vit proposer de participer à un jeu mortel. En éliminant une cible précise, il recevrait de l'argent, une forte somme. Harry pensait au départ qu'il ne s'agissait que d'une blague mais une nuit, dans la ferme où il vivait, il reçut la visite d'un tueur qu'il fut obligé d'éliminer pour survivre. Dès lors, Harry recevait des indications d'une voix concernant les prochains matchs à venir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme le souligne le dessinateur Arthur Ranson dans la préface, L'exécuteur (Button Man dans sa version originale) n'aurait jamais dû sortir au sein de la revue 2000A.D. dont la spécialité est la science-fiction et le fantastique. C'est par un (heureux) coup du sort que le scénariste John Wagner et Arthur Ranson purent donc mettre en scène le parcours d'Harry Exton, un mercenaire sur le retour qui se voit proposer de participer à un jeu macabre consistant à éliminer d'autres tueurs. Publiée en 1992, cette histoire met en scène des professionnels du crime, des types impitoyables dont le héros est un parfait représentant. Froid et glacial, il est en outre plus intelligent que certains adversaires et prépare chaque affrontement en repérant les lieux et les possibilités qui s'offrent à lui. John Wagner manie son scénario avec une vraie virtuosité. Le lecteur plonge très vite dans ce jeu mortel dont on dessine les contours au fur et à mesure de la conversation entre Arthur Exton et le psychiatre Spalding. La mécanique narrative est parfaitement en place et même si les amateurs les plus assidus de thriller verront certaines ficelles à l'avance, on ne peut nier l'efficacité de ce premier opus. Les dessins d'Arthur Ranson sont en plus dans une veine réaliste réussie et typique de celle des artistes britanniques comme Richard Piers Rayner ou William Simpson. L'exécuteur détonne dans le paysage des publications 2000A.D. mais devant la qualité de ce titre, on comprend aisément pourquoi le rédacteur en chef de la revue à l'époque, Richard Burton, fit une exception.