L'histoire :
Le duc Leto est inquiet : comment va-t-il pouvoir diriger la maison Atréides alors qu’il est si jeune? Il ne se sent pas prêt et dès qu’il est seul, des bouffées d’angoisse montent en lui. Pourtant, à la Cour, il n’aura pas le choix : il faut se montrer fort et agir en leader. Il doit donc enquêter et trouver les vraies raisons de la mort du précédent Duc. Thufir est formel : pour lui, il s’agit bien d’un meurtre car quand il a analysé le taureau salusien qui a causé la mort du Duc, il a trouvé du poison qui a augmenté la rage de la bête. Le jeune Duncan Idaho se précipite pour parler au Duc : alors qu’il travaillait aux étables, il avait averti le maître bouvier de se méfier du taureau en question mais il avait ignoré ses remarques. La mère de Leto prévient son fils : on ne peut pas faire confiance à un enfant et son accusation est ridicule. Malgré tout et contre son avis, il décide de parler au maître bouvier. Celui-ci se défend tant bien que mal et accuse l’enfant. Le dialogue devient houleux et Thufir confirme que le maître est lié à une famille proche des Harkonnen. Mais ce qui inquiète le plus Leto, c’est que sa mère se range du côté du principal suspect. Serait-elle responsable de la mort de son père ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le prequel Dune s’achève sur ce tome. Vous allez adorer suivre les débuts du Duc Leto, le fameux Duc père de Paul que l’on retrouve dans Dune. Herbert fils fait une sorte de réécriture du livre originel puisque la maison Atréides est déjà victime d’un complot évidemment orchestré par… les Harkonnens ! Si le fait que l’histoire se répète un peu trop fait un peu too much, les manigances et complots que l’on trouve dans ce prequel restent tout de même savoureux et bien dans l’esprit des guerres secrètes que se livrent les différentes maisons concurrentes. On verra en plus ici les débuts du terrible Empereur Shaddam IV, qui n’a finalement rien à envier au baron Harkonnen. Leto ressemble presque trop au futur Paul et on sent parfois le côté un peu artificiel à vouloir imiter à tout prix l’œuvre fondatrice. Pourtant, cette sorte de miroir fonctionne bien et on se sent comme un lecteur privilégié qui a le droit de replonger dans les luttes sombres de l’univers imaginé par Franck Herbert. C’est presque un retour réussi puisque évidemment, on est ici dans un comics et il est difficile de restituer toute l’écriture psychologique envoûtante des romans. Néanmoins, le scénario est fidèle et bien ficelé tout en travaillant bien chacun des personnages. Le graphisme de Dev Pramanik participe également au spectacle : son trait élégant et les couleurs chatoyantes apportent beaucoup de vie à l’ensemble même si beaucoup de personnages se ressemblent et manquent d’identité. Une fin à la hauteur de la saga.