L'histoire :
La nuit est tombée sur les jardins du palais impérial. Le moine, envoyé de sa Sainteté le Pape, s’approche caché. Il attend son heure (…). Nous sommes six heures avant la fin. Au repère des rats, la grosse Nelly met l’ambiance. La princesse Vicky et son père Luther sont là aussi. Ils font le plein d’énergie « psionique ». Ils préparent les événements à venir (…). Au palais, le moine passe à l’action. Retenu un temps (plus d’une heure !) engourdi par un probable sort, l’envoyé pontifical – armé jusqu’aux dents ! – fait une percée sanglante jusqu’à la chambre de la reine. Surprise en plein ébat, l’impératrice Anne (et ses malchanceux amants, promis quoi qu’il en soit à une mort certaine) essuie les tires de son assassin. Sérieusement touchée, elle soutit pourtant au moine, lui promettant le pire… Pendant ce temps, la révolution populaire gagne. Une statue de la liberté a été édifiée sur l’une des places du quartier des rats. Laissant les journalistes Hiram et Angela derrière, un petit groupe resserré d’insurgés autour de Luther et sa fille, pénètre le palais par un souterrain. Avançant par les couloirs du château, un spectacle de désolation s’étend à leurs pieds. Le pire, comme le laissait supposer l’impératrice, l’attend dans la chambre de la reine… Nous ne sommes plus qu’à une heure de la fin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les meilleures séries d’anticipation finissent toujours par la fin du monde. Voyez plutôt le pénultième tome d’Universal War 1 par exemple, qui voit la Terre littéralement implosée, désintégrée, rayée de la carte de l’univers ! Eh bien – même si, reconnaissons-le, cette règle souffre quelques exceptions – Au cœur de l’Empire offre ainsi une apocalypse de feu, ou du moins la promet… Construit autour d’un compte à rebours « Avant la fin (…) » depuis les débuts, L’héritage de Luther Arkwright en voit sur son final la pertinence. Le temps se dilate, les minutes puis secondes s’allongent page après page jusqu’au final explosif ! De fait, l’intrigue – la mécanique – ayant été copieusement exposée dans les tomes précédents, l’histoire déroule et fait parler la poudre ! Place à l’action ! Avec le retour de Luther aux côtés de sa fille Vicky, ensemble contre leur fils et frère défunt Henry, avec la fin du règne de l’impératrice Anne sous les coups de l’assassin du Pape puis emporté par la révolution fomentée par Gabriel Shelley, etc. les combats occupent la majeure partie des planches. La tension est palpable. Le côté « New- Age » de la série, les références messianiques et baroques pleuvent dans la bouche des protagonistes comme côté graphique. L’ « hécatombe » scénaristique se traduit visuellement par des cadrages resserrés, surimposés, et jamais peut-être les couleurs n’avaient semblé si criardes. Résultat payant. Par ailleurs, le titre rejoint le genre couru des supers héros avec une Vicky transfigurée (en couverture), telle la déesse Athéna vengeresse et justicière. Ce dernier volet de la trilogie Au cœur de l’Empire referme les aventures de Luther Arkwright - variation singulière du renversement de la royauté despotique au pays de la perfide Albion vers une démocratie populaire – mais peut-être pas celles de sa progéniture. Qui sait ? Pour le bonheur des amateurs…