L'histoire :
Katchoo est à l’hôpital. Son ex-patronne, Mrs Parker, n’a pas supporté qu’elle lui pique son pognon. Pire ! Le pognon de ses clients peu regardants : pas terrible question réputation dans le milieu… Mais si elle est bien amochée, elle paraît maintenant tirée d’affaire. L’inspecteur chargé de son cas a été compréhensif à son égard. Il a su faire la part des choses et Katchoo ne sera pas plus inquiétée. Surtout, Katchoo a auprès d’elle l’amour de sa vie, Francine, sans qui la vie ne vaut plus d’être vécue. En rêve, Katchoo voit encore sa défunte amie Emma qui s’en est allée, emportée par la maladie – elle avait le sida. La perdre a déjà été terrible. Si Francine à son tour devait disparaître… Cependant rien n’est jamais simple pour des étrangers au paradis. Prenez David, par exemple. Le frère de Mrs Parker est amoureux fou mais la belle ne veut plus le voir. Pour cause, il lui a menti. Il l’a trahi ! Katchoo qui avait une foi aveugle en son meilleur ami – et qui de surcroît traîne un gros problème avec les mecs – lui en veut à mort. Pour se faire pardonner, David lui offre une maison. Celle où elle et Emma passèrent de si belles nuits. Le vrai problème pour Katchoo, c’est que David est sincère. Et elle, elle est très sensible…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les débuts sont toujours savoureux. Ce troisième volume réédité de l’édition française de Strangers in Paradise reprend avec une Katchoo mal en point – conséquence de la dérouillée que Mrs Parker, son ex-patronne, lui a fait administré pour lui avoir piqué son pognon (!). Bien heureuse Katchoo, cependant, qui a à ses côtés et Francine qu’elle aime, et David qui l’aime. Un triangle amoureux – à qui l’on peut ajouter Freddy, l’ex-lover de Francine, qui trime pour revenir dans le jeu… – triangle donc qui fait des étincelles, « scénaristiquement » parlant. Terry Moore fait montre déjà d’une grande maîtrise narrative (comme graphique) et marie bande dessinée et littérature avec toujours la ballade musicale qui ajoute poésie à l’ensemble. Le lecteur passionné n’en manquera pas une bride et l’on arrive vite à la fin des quelques 100 planches de cet album. La belle vie, titre-t-il. Une promesse sans doute. Car en dépit d’un pognon qui les attend sur le vieux continent, Katchoo et Francine sont fauchées, mises à la porte de chez elle faute de loyer. A moins que le propriétaire n’ait eu vent de leurs démêlés (…). Bref, l’intrigue de ce numéro ressemble un peu au calme avant la tempête. Nos héros digèrent. Résolument sentimental, La belle vie clarifie les choses en vue de la suite. Une suite qui tarde déjà. Difficile de rester insensible devant un tel hit. Un incontournable du 9e art venu d’Amériques !
