L'histoire :
Rob est, une fois de plus, au 36ème dessous. Alors qu'on l'avait quitté juste après son mariage avec Sylvia, le voici maintenant, trois ans plus tard, en instance de divorce d'avec celle-ci et réfugié chez sa mère. Pour ne rien arranger, internet et les tonnes de sites pornos s'y trouvant mènent la presse coquine - la principale source de revenus de Rob - droit dans le mur. Il y a bien sa bande de potes qui essaie de lui remonter le moral, mais rien n'y fait. Rob décide alors de prendre son destin en main. Fini les idées noires, les hésitations, la honte. Rob s'inscrit sur un site de rencontres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand Bob Fingerman termine Minimum Wage, à la fin des années 90, il songe déjà à reprendre, un jour, les aventures de son quasi-alter-ego, Rob. Mais l'occasion ne surgit que 15 années plus tard, à l'issue de la ressortie en intégrale de Minimum Wage, chez Image Comics. C'est à ce moment là que Bob Fingerman se dit que le moment est venu et c'est grâce aussi à des fans influents tels que Robert Kirkman et Eric Stephenson que le miracle se produit : Minimum Wage reprend son cours chez Image Comics via une nouvelle série régulière. Même si 15 années se sont écoulées dans notre univers, depuis la fin de la première série, Fingerman décide de ne faire avancer le temps que de 3 années dans cette suite. L'histoire reprend donc avec un Rob à la dérive avec un mariage en ruines, un travail au point mort et, le comble, qui se retrouve à loger chez sa mère. On retrouve la même palette de personnages déglingués qui faisaient toute la saveur de Minimum Wage. Des amis légèrement attardés, des patrons à la ramasse et une faune artistique new-yorkaise aussi décalée que charmante. Rob a changé, bien sûr. Alors que le jeune homme célibataire de 22 ans se posait des questions sur son couple et sur son avenir, celui de 25 ans semble être décidé à obtenir ce qu'il veut, même s'il reste (un peu) hanté par le souvenir de son ex et qu'il est toujours embarrassé par la nature pornographique de son job. Mais notre héros reste aussi attachant et il est toujours aussi jouissif de le voir passer d'une anecdote à une autre, d'une galère à un coup de chance et vice-versa. Graphiquement, le découpage, le trait et, bien entendu, les personnages mêmes ont évolué. Les femmes ont toujours des formes aussi rebondies mais Bob Fingerman semble plus concentré : les traits des personnages sont plus précis et leurs expressions sont plus détaillées. Cela s'est fait au détriment d'un certain niveau de détail dans les décors et les arrières-plans, qui paraissaient plus riches dans la première série, mais l'ensemble est superbe. Enfin, coup de chapeau, encore une fois, aux Humanoïdes Associés qui nous offrent une nouvelle fois une traduction impeccable assortie d'un précieux index permettant de conserver mais surtout de comprendre les nombreuses références à la pop-culture américaine faites tout au long de l'album. On vous met au défi de ne pas rire en reconnaissant vos proches ou encore vos propres galères dans cette épopée de la mouise urbaine. Une des meilleurs sitcoms dessinées qui soient.