L'histoire :
Louis Hughes, dit Loop, est un jeune afro américain qui vit chez sa mère. Un soir, alors qu’il fait une virée en voiture, un sexagénaire en costard noir monte et s’installe à côté de lui sans lui demander son avis. L’homme, présenté comme l’agent Graves, lui dit tout connaître de lui. Il lui fait alors une curieuse proposition. En lui tendant une mallette, il lui annonce qu’à l’intérieur se trouve un flingue et cent cartouches. La particularité de ces munitions est que du moment qu’il s’en sert, toute enquête s’arrêtera automatiquement, n’engendrant aucune poursuite à son encontre. Graves lui montre également une enveloppe. A l’intérieur, la photo et l’adresse de l’homme auquel Loop pense tous les jours : son père. Louis ne comprend pas ce qu’attend de lui ce mystérieux type ; celui-ci rétorque qu’il doit simplement saisir sa chance. Légèrement désorienté par ses révélations en série, Louis va chercher sa mère à la sortie du travail et la raccompagne chez eux. Pui il passe à l’adresse indiquée par les documents de la mallette. Curtis Hughes ouvre la porte et voit alors une arme pointée sur lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le style de cette série née de l’impulsion du scénariste Brian Azzarello (Deathblow et Loveless) et du dessinateur Eduardo Risso (Transmetropolitan, Jonny Double), est pour le moins atypique dans le milieu sclérosé du comics. En effet, ce titre met en avant la vengeance d’individus qui ont vus leurs destins changés suite à des imprévus. Ce sont ces imprévus que se charge de corriger le mystérieux agent Graves. Qui est-il ? Quelle est cette mystérieuse organisation dont il fait partie ? Nombre d’éléments de réponses sont disséminés ici et là, tout au long des chapitres de la série. Le véritable atout de 100 Bullets est la qualité de ses dialogues, le plus souvent réalistes et n’hésitant pas à utiliser le jargon local. Le 3ème tome se passait en France, ce nouveau volet se passe à Philadelphie, et les phrases ont des consonances différentes. Sombre et violent, le récit est complété par l’approche originale des dessins d’Eduardo Risso. Le trait de cet auteur argentin rappelle ceux de Frank Miller (Sin City) et de Mike Mignola (Hellboy) dans l’utilisation des ombres et dans la qualité de ses encrages. Mais son trait est nettement plus fin, malgré un aspect assez anguleux. Le seul regret concernant le plan graphique vient principalement du choix des couleurs qui, si dans ce tome-ci ne sont pas aussi ratées que dans les précédents, ne rendent pas vraiment hommage à la qualité du travail de Risso. Pour conclure, ce 4e tome impose 100 Bullets comme une série passionnante de par son scénario travaillé et ses dessins parfaitement ciselés. Fan de polar hard-boiled (roman noir), jetez vous dessus, vous allez adorer !