L'histoire :
Une nuit à New York. La pluie battante. Se dissimulant dans les ombres des ruelles ou sur les toits, Daredevil s'approche de Turc, un voyou possédant toujours des tuyaux sur les crimes en cours. Le diable de Hell's kitchen est à la recherche d'Alarich Wallenquist, un malfrat qui est aussi le témoin d'un meurtre. Alors que le Turc lui oppose une certaine résistance, Daredevil remarque qu'un autre type s'enfuit. Il le rattrape assez vite mais au moment de lui soutirer des informations, une lame l’assomme. L'objet a été lancé par une femme et pas n'importe laquelle, Elektra. Matt Murdock a croisé la route de cette kunoichi lorsqu'il était à la faculté de Droit. Ils ont eu une relation amoureuse et leurs chemins se sont séparés suite à un drame. Comment Elektra est-elle revenue ? Pourquoi est-elle là et comment est-elle devenue une ninja ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stan Lee a créé un nombre incroyable de super héros mais de temps à autre, il est arrivé au scénariste de ne pas faire de son personnage l’icône populaire attendue. C'est le cas de Daredevil qui après avoir été créé en 1964, a du attendre l'arrivée de Frank Miller pour pleinement décoller. A cette époque, ce jeune auteur sort de deux épisodes de Spider-Man où l'accueil a été plus que positif. Marvel place alors ce jeune loup sur Daredevil, où il dessine les récits écrits par Roger McKenzie. Très vite, Frank Miller souhaite écrire la série et y apporter une nouvelle direction. Cette intégrale réunit les épisodes écrits et dessinés par Miller dès 1981. Loin de ne faire qu'une histoire de super héros basique et décérébrée, l'auteur complet insiste sur les aspects psychologiques de ses personnages, leurs doutes et leurs problèmes. La narration évoque également un autre registre propre au roman : le polar. L'ambiance est plus sérieuse, plus adulte. Miller est passionné par la culture asiatique et intègre une héroïne charismatique et sexy en la personne d'Elektra, une ninja. Le Caïd qui était jusqu'ici cloisonné aux aventures de Spider-Man, devient un adversaire redoutable. La force de l'écriture de Miller est cette grande modernité. Plus d'une trentaine d'années après sa création, son histoire captive et ses dialogues sont efficaces. A la façon d'un film, l'auteur excelle aussi dans le découpage de ses planches ainsi que dans le cadrage de ses scènes. Son trait un peu rude convient parfaitement à l'atmosphère le plus souvent lugubre de ce héros, il se fait plus souple lors des séquences d'action. Daredevil s'est offert une métamorphose avec l'arrivée de Frank Miller au scénario et au dessin, une de celles qui a inscrit le personnage dans le cœur des lecteurs et dans l'histoire des comics.
