L'histoire :
Nous sommes à New York, en 1964. Matt Murdock est le fils d'un boxeur sur le déclin. Ce dernier encourage son fils à travailler dur à l'école et à mieux réussir que lui. Un jour, Matt sauve un vieil homme qui se trouvait sur la route d'un camion transportant des matières radioactives. Cet accident laisse malheureusement Matt aveugle. Mais le destin du jeune garçon prend un tournant inattendu quand il se rend compte que ses autres sens sont décuplés et qu'il se trouve en plus doté d'un sens radar lui permettant de "deviner" son environnement. Pendant ce temps, le père de Matt se trouve mêlé à une histoire de combats de boxe truqués et l'honnêteté de l'homme le mène droit à sa perte. Matt décide alors de vivre une double vie, nul ne pouvant se douter que le jeune et brillant avocat puisse aussi être le justicier acrobate, Daredevil.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous connaissez celle de Paf le super-héros ? Non ? Alors c'est l'histoire de Matt Murdock qui sauve un petit vieux et paf... Désolé de commencer par une telle blague mais la tentation fut grande. Voici donc les onze premiers numéros de Daredevil, un super-héros créé en 1964 par le légendaire Stan 'Excelsior' Lee. Des débuts qui vont en surprendre plus d'un notamment de par le costume chamarré que porte notre héros dans ces six premières aventures (la légende veut que le design original soit du au 'King' Kirby) avant de trouver son légendaire uniforme rouge. Ce sont ici dix aventures (la dernière s'étendant sur deux numéros) remplies d'action qui attendent le lecteur. Force est de constater que si les histoires elles-mêmes ont bien supporté l'épreuve du temps, la mise en scène en revanche pâtit du désir évident des auteurs à vouloir bien faire comprendre au lecteur les pouvoirs du héros. Ceux-ci s'avèrent d'ailleurs de plus en plus extravagants à chaque aventure, Daredevil pouvant même, à un moment, capter des communications radio. Le personnage de Karen Page, secrétaire du cabinet Murdock & Nelson est, quant à elle, horripilante. La pauvre passe son temps à se pâmer devant Matt Murdock tandis que Foggy déprime ce qui, à son tour, affecte Matt. On y a droit quasiment à chaque épisode. Les méchants sont originaux, un peu trop, parfois (on retrouve l’inénarrable Homme aux Échasses) mais l'ambiance est posée : Daredevil fait régner la loi à New-York. Graphiquement, c'est très beau, les tout premiers épisodes sont très bien dessinés par Bill Everett puis par Joe Orlando et Bob Powell, même s'ils souffrent néanmoins de la comparaison avec le graphisme dynamique de Wally Wood (qui dessina les numéros 5 à 8). La traduction est bonne mais parfois inégale : le niveau de langage varie bizarrement de temps à autre et le mot de Cambronne surgissant de nulle part, dans un comics des années 60 où le mot 'crapule' est le comble de l'audace, c'est un peu bizarre, par exemple). On remarque aussi une inversion de dialogues sans conséquence, à un moment. Malgré ces petites erreurs et les tâtonnements des scénaristes qui cherchent à définir leur héros et ses pouvoirs, cette intégrale de Daredevil est une solide collection d'aventures riche en acrobaties et en bagarres. Des aventures qui n'ont pas souffert du passage du temps autant qu'on aurait pu le craindre.