L'histoire :
Encore une intervention qui ne sent pas bon ! Hawkeye regrette souvent de ne pas avoir de super pouvoirs comme les Avengers, mais c’est particulièrement le cas maintenant qu’il chute du dixième étage. Résultat : hôpital avec de multiples fractures et des blessures dont il n’avait jamais entendues le nom. En même temps, ça n’a pas d’importance : ce n’est pas la première fois et ce ne sera sûrement pas la dernière. Mais les médecins en font trop et l’empêchent de partir. Ils lui donnent même un fauteuil roulant ! Sérieusement ? Pour pouvoir quitter cet enfer, il accepte. Juste le temps de franchir la porte et d’arriver enfin dans la rue avec l’odeur caractéristique des rues de New York au mois d’août. Le fauteuil n’aura pas duré longtemps : Clint le jette sur la route au milieu des voitures. Manque de bol, un des infirmiers l’a vu. Ça va augmenter sa note en frais médicaux mais tant pis. Il prend un taxi et évidemment, pas moyen d’avancer ! Il sort du taxi et fait le reste à pied. Arrivé chez lui devant les immeubles crasseux de Bedford-Stuyvesant, il entend des voix fortes qui sont en train de se disputer. Ça sent encore les ennuis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hawkeye peut paraître secondaire parmi les Avengers et pourtant, il a ce je ne sais quoi d’attirant, d’original et de cool à la fois. Cette image est certainement due en partie à la prestation de Matt Fraction et David Aja sur ce personnage en 2012. C’est donc l’occasion de la redécouvrir à travers cette belle initiation du Printemps des Comics chez Panini. Ce qui fera date en 2012 dans l’histoire de ce personnage, c’est le ton et le style particulièrement originaux, presque irrévérencieux quand on connaît un peu le ton Marvel. Peut-être que l’une des pires audaces restera d’avoir imité DC sur plusieurs points. En effet, les poses de Clint Barton superbement dessinées par David Aja rappellent à s’y méprendre le cynique et désabusé John Constantine. La voix off pleine de modernité et digne d'un polar nerveux fait également penser au ton de Frank Miller. Fraction y ajoute en plus une dose d’ironie et d’humour qui cadre parfaitement avec un super-héros vraiment pas comme les autres qui traîne une image de loser tout en assurant grave ! Trois mini récits parfaitement calibrés montrent à quel point Hawkeye a du potentiel avec des idées de scenarii bien pensées, d’autant que son alliance avec Kate Bishop est des plus agréables. La fusion entre le dessinateur et le scénariste est également très visible et Aja et Fraction usent de tous les artifices pour apporter du dynamisme et un aspect totalement déconstruit et novateur. Le style polar perd légèrement en efficacité avec le dessin de Javier Pulido. Malgré tout, avec son tarif de 5,99€, nul doute que ce comics ne ratera pas sa cible !