L'histoire :
Peter Parker est marié à Mary Jane. Mais chaque année à la Saint-Valentin, il sombre dans une profonde mélancolie. Rongé par le remord, il n’a pas fait le deuil de son premier amour. Afin de préserver la mémoire de Gwen Stacy, il immortalise ses souvenirs dans des enregistrements. Sa vie tumultueuse de jeune super-héros, d’étudiant effacé ainsi que ses amours latents défilent le long des bandes magnétiques, au rythme des cliquetis du magnétophone. C’est sur les bancs de la Fac qu’il tombe sous le charme de Gwen Stacy. Il gagne sa vie en tant que photographe pour le quotidien new-yorkais le Daily Bugle tenu d’une main de fer par le tyrannique Jonah Jameson. Ses activités d’étudiant et de justicier masqué ne lui laissent guère du temps pour sa vie privée. Pourtant la chance semble enfin lui sourire quand il attire l’attention de la belle Gwen Stacy, mais la sulfureuse Mary Jane fait également irruption… Les deux jeunes femmes tiraillent la vie de Peter Parker pendant que les ennemis jurés de Spider-Man la malmènent. Déchiré entre son devoir de super-héros et sa vie personnelle, l’existence de Peter Parker n’est plus qu’un tourbillon de sentiments contradictoires. Maintenant, hanté par le souvenir de Gwen Stacy, il réalise dans la douleur que ni les grands pouvoirs ni les grandes responsabilités ne permettent de prévenir un destin tragique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Spider-Man est sans doute le plus emblématique des super-héros Marvel. C’est donc sans surprise qu’il fait l’ouverture de cette collection qui remet au goût du jour certains grands titres de la firme. La couverture est sans équivoque : un portrait en gros plan du tisseur sur fond bleu atteste qu’il est bien le sujet principal. Mais que serait-il sans Peter Parker? C’est l’un des rares super-héros dont la vie est aussi passionnante à suivre en tant que vengeur costumé qu’en tant qu’étudiant fauché. Son univers familier fait de lui un personnage particulièrement attachant. Ce volume déchirant revient sur son histoire sous un nouvel angle. Nous sommes dans la tête d’un Peter Parker dévasté. On replonge avec plaisir dans son passé mouvementé. Un monologue égraine sa vie tourmentée qui gravite autour de tante May, la mémoire de l’oncle Ben, le Daily Bugle, la fac, Gwen Stacy et Mary Jane Watson. L'émotion est palpable à travers ces aventures mettant en lumière son intimité. Les nostalgiques salueront la volonté d’offrir un visuel inspiré du graphisme original même si ce n’est pas toujours réussi. L’œuvre est certes centrée sur les états d’âme de Peter Parker mais les fans de Spider-Man ne seront pas en reste. On se délecte de ses affrontements avec tous ses plus grands ennemis, du Bouffon Vert au Vautour en passant par le puissant Rhino ou encore l’abominable Lézard sans oublier Kraven, le chasseur. Les puristes regretteront sans doute l’absence du Caid mais apprécieront l’humour omniprésent du Monte-en-l’air entre deux coups de pied bien placés. Jeph Loeb et Tim Sale ont réussi leur pari à réhabiliter ce super-héros aussi fascinant qu'attachant. Ils ont parfaitement retranscrit la complexité du personnage dont la vie n’est qu’une succession de dilemmes. On referme cette œuvre bouleversante avec un pincement au cœur après s’être attardé sur la dernière page… Gageons que ce titre ne prendra pas la poussière sur l’étagère, ni même une toile d’araignée !
