L'histoire :
Elles s’arrêtent pour faire le plein dans une station service. Comme d’hab’, sa mère lui casse les pieds en lui interdisant d’acheter du soda : « il vaut mieux prendre un jus, c’est meilleur pour la santé »... Comme d’hab’, elle fait semblant de dire oui. Mais au fond d’elle, Sandra en a marre d’être traitée comme une bébé : elle a douze ans, elle est grande maintenant ! Elle entre donc dans la boutique, passablement énervée. Et ce n’est pas le regard chelou d’un des clients qui va la calmer, même s’il a de beaux yeux verts perçants. Pourquoi ne fait-il que la mater, ce pervers ? Il veut sa photo ? Elle lui demande ce qu’il regarde, mais il se retourne et ne répond pas. Super journée ! Et ce n’est que le début puisqu’un homme déboule, un foulard sur le visage et une arme à la main. Il braque le caissier pour lui demander de l’argent. Trop d’émotions pour Sandra qui en lâche sa bouteille de jus (et non de soda, merci maman !). Le bruit fait se retourner le braqueur qui perd son sang froid : c’est le début de la fin. Il tire sur Sandra et, paniqué, tire également sur l’inconnu aux yeux verts. Après avoir pris la caisse, il se débarrasse également du caissier d’une balle dans la tête et prend la fuite. A l’intérieur, c’est le carnage : les trois pauvres malheureux qui ont eu le malheur de croiser ce bandit gisent au sol dans une mare de sang. La police arrive trop tard et pourtant, l’histoire ne fait que commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2019, Al Ewing, l’un des scénaristes les plus en vogue de chez Marvel s’attaque à du lourd et crée une série sur Hulk ! Immortal Hulk fait sienne les épisodes précédents de cette série pour s’intéresser à un thème jamais exploré jusqu’alors : l’immortalité ! En effet, notre cher bonhomme vert a récemment connu de nombreuses morts, mais il est toujours revenu à la vie. Et avec ce thème fort, qui rappelle L’île du docteur Moreau de H.G.Wells, c’est également un nouveau genre qui s’associe à Hulk : l’horreur ! Le début annonce d’ailleurs la couleur (bien plus sombre que le vert) et la façon de raconter de Ewing prend d’entrée à la gorge, comme si Hulk vous tenait entre ses gigantesques doigts. C’est ensuite une intrigue brillante sous forme d’enquête crépusculaire qui se dessine, avec un Hulk vraiment étonnant, capable d’utiliser la réflexion même sous sa forme monstrueuse. Le fantastique ajoute une belle plus value et l’on a l’impression d’avoir transporté Hulk dans l’imaginaire de Stephen King. C’est d’autant plus vrai que Joe Bennett dessine un monde sombre où la couleur maladive donne des frissons. Alors, on comprend bien pourquoi ce lancement original figure dans la liste de la collection Le printemps des comics. Cependant, pour la première fois, la sélection entraîne une grosse frustration car le récit est loin d’être complet (6 tomes sont parus jusqu’à ce jour) et l’on finit sur un énorme cliffangher. Hulk vouloir plus !