L'histoire :
Nathalie se rend au chantier du boulot et, pendant que tout le monde est occupé à réfléchir à la marche à suivre, elle propose la solution en quelques secondes. On ne sait pas trop s’ils sont abasourdis par son intelligence, sa beauté ou son culot, mais personne n’ose dire un mot. Pas même une remarque sur le fait qu’elle ne porte pas de casque pour se protéger. Soudain, Nathalie se rue sur les bords de la construction à la vitesse de l’éclair pour empêcher un parpaing de tomber… depuis plus de vingt étages de hauteur ! La stupeur est encore plus grande dans l’assemblée et Nathalie s’en va tranquillement, la tête haute et le port altier. Elle marche dans la rue et appelle son conjoint : comme elle n’a pas d’idée de menu pour ce soir, ce sera japonais ! Alors qu’elle traverse la rue, elle voit une magnifique moto dans un magasin à travers la vitre. Pendant ce temps, Clint Barton mange une pizza devant sa télé. Une présentatrice explique la situation dans le quartier, mais Clint manque de s’étouffer quand il voit une passante longer la caméra en arrière plan. Rouquine incendiaire, les yeux bleus et une taille de mannequin : pas de doute, il s’agit de Natasha Romanoff ! Elle a disparu depuis trois mois et personne ne l’avait revue depuis. Il n’hésite pas à envoyer la photo qu’il a prise de la télévision à Bucky. Les deux hommes, sous le choc, décident d’en savoir plus sur la femme qu’ils ont tous les deux aimée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection à 6,99 euros chez Panini consacrée aux super héroïnes ne pouvait se passer de LA vedette féminine de chez Marvel : Black Widow. Qu'elle soit incarnée par Scarlett Johansson ou scénarisée par Stan Lee, la belle espionne russe est atypique et particulière. Son personnage est unique et mémorable. Il y avait beaucoup de choix de récits possibles, tant Black Widow a multiplié les séries, mais l’anthologie propose une histoire plus originale. On fait ici connaissance avec une Black Widow casée et ayant perdu la mémoire, dans une vie idyllique, mais sans âme. Un point de vue intéressant, qui va parfaitement avec le choix de cette collection à la gloire des femmes. En effet, quoi de mieux pour rendre humain Natasha Romanoff que de l’imaginer dans une vie de famille sage et rangée ? Et quoi de plus symbolique qu'une super-héroïne qui se libère d'une existence matriarcale sans saveur? Kelly Thompson déploie l’idée avec intelligence et le dessin élégant et raffiné d’Elena Casagrande renforce cette impression de découvrir une Black Widow jamais vue auparavant. Vulnérable mais attachante, sensible mais redoutable, on sent que l’intrépide espionne sommeille et explosera à un moment. Le récit est sans doute très simple et direct, notamment quand Romanoff retrouve la mémoire... Mais il a le mérite de plonger dans la psyché d’un personnage pourtant aussi froid et limpide qu’une lame. Casagrande fait des merveilles au dessin, aussi bien dans les portraits glamour de la super espionne que dans les scènes de haute voltige et de combat. Impossible d’oublier cette belle introspection sur Black Widow !
