L'histoire :
C’était il y a quinze ans. Jessica était jeune et elle n’avait d’yeux que pour lui. Même si tout le monde le rejetait, elle le dévorait du regard. Mais il ne la voyait pas. Peter Parker… Il était beau, brillant et en plus il était comme elle : tout le monde l’ignorait et personne ne le remarquait. Elle avait décidé de changer tout ça et de lui avouer ses sentiments. C’était le bon jour pour le faire. Toute la classe était dans le salon de la science en train d’assister à des expériences sur la radioactivité. Elle le dévorait du regard et elle n’attendait qu’une seule chose : l’occasion de lui parler et de lui avouer ses sentiments. Mais quelque chose s’est passé et le beau Peter est parti, l’air perturbé et soufrant. Elle avait laissé passé sa chance. Depuis, tout va de mal en pis. Jusqu’au jour où ils vont en famille à Disneyland. Cadeau de la boîte de son père, Stark Industrie. Comme d’habitude, son frère est insupportable et il cherche à l’énerver. Elle ne résiste pas longtemps et bien entendu, c’est elle qui prend pour son petit frère ! Rien de neuf, en somme. Sauf que cette fois, cette dispute anodine et routinière se transforme en drame. Le père perd le contrôle de la voiture et la voiture part en tonneau. Et la vie de Jessica Jones ne sera plus jamais comme avant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Panini enchaîne les collections à petit prix et après de nombreux thèmes (le meilleur du comics, le légendaire Dark Vador, un hommage anniversaire à Spider-Man), voici une thématique plutôt d’actualité au moment où l’on fête la journée des droits de la femme : les super-héroïnes Marvel ! Ça démarre fort d’entrée, avec ce premier volume consacré à Jessica Jones, immortalisée par la série télévisée sur Netflix (Disney+ désormais). Il s’agit ici de la première apparition de la détective, créée en 2001 par la star montante Brian Michael Bendis. Une sacrée bonne idée car ce comics est une véritable claque. Bendis montre tout son talent pour réinventer le monde des super héros en fabriquant de toutes pièces une nouvelle héroïne marquante qui, en plus, admire les autres super héros et aime en secret Spider-Man. Les premières pages ne font aucun doute quand on voit Jones dans un moment bien connu des lecteurs : celui où Peter Parker se fait rejeter par les autres et qu'il assiste à une conférence sur la radioactivité… C’est bien que Bendis se réclame de Stan Lee, rien que ça ! Jones a en effet tout de ce qu’aimait Stan the Man : un personnage atypique, proche de son temps et avec des failles énormes. On se rappelle tous de l’interprétation bluffante de Krysten Ritter dans la série et on retrouve avec joie ce petit bout de femme sacrément attachante. On comprend vite que Bendis tient là une héroïne pas comme les autres qui se cache derrière un langage cru et une nonchalance exagérée. Pour le reste, c’est tout simplement révolutionnaire. Plus qu’un emprunt à Stan Lee, c’est une véritable passation de pouvoir. La narration est on ne peut plus moderne avec un style nerveux, des punchlines atomiques et un suspense insoutenable. Peut-être que le génie vient du caractère rock n'roll du personnage ? Peut-être aussi parce que les idées choc s’enchaînent ? Ou peut-être est-ce dû à la présence démoniaque d’un super vilain qui fait vraiment frémir ? Toujours est-il que vous lirez des passages que vous n’avez jamais encore lus auparavant où l’on prend le temps de creuser la psychologie d’un personnage dense et complexe. Côté dessins, on alterne intelligemment les dessinateurs suivant la temporalité décrite. Même si le style poisseux de Michael Gaydos est particulier, il est bien dans le ton simple et dans le style polar de la cheffe d’Alias Investigations. Comme le dit l’Homme Pourpre : « Jessica Jones. De tout temps mon personnage de comics préféré » !