L'histoire :
Une nouvelle mission a été confiée à l’équipe de Butcher, mais contrairement aux deux premières du P’tit Hughie, cette fois-ci cela se passe en Russie. Ils prennent un vol de la CIA pour s’y rendre, et ont à peine le temps d’atterrir que le froid les saisit. L’agent les attendant sur les lieux, gentiment appelé Guignol par Billy, leur explique que le directeur souhaite une mission un peu moins tapageuse que la dernière. Il les dépose peu après devant un bar, dont le patron est un ancien super héros, Vas, dit Boudin d’amour. Contrairement aux autres individus bénéficiant de super pouvoirs, le russe a pris sa retraite et il est devenu l’ami de Billy. Comme à son habitude, Hughie fait les frais de ces retrouvailles enjouées en s’abreuvant d’un alcool surpuissant concocté par Vas lui-même. Ce dernier envoie son employé chercher une pizza en guise de repas, mais alors que le repas est amené, plus trace du serveur. Par contre, son visage a été arraché et déposé sur la pizza ! Quelqu’un semble indiquer à notre fine équipe qu’elle n’est pas la bienvenue en Russie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Garth Ennis est un génie, un des rares scénaristes à apporter un brin d’intérêt à un personnage de comics cliché et sans intérêt (Ghost Rider) ou encore à s’insurger contre le bien pensant (sur Preacher). Sa méthode est souvent la même : une louche de violence, deux cuillères à café d’humour noir, le tout saupoudré de sexe ! De quoi fournir un résultat détonnant ! Avec The Boys, l’auteur se fait plaisir. Il fustige l’establishment des super héros en les montrant sous un jour nouveau, et leur perversion aura de quoi en effrayer plus d’un. Le souci est que le scénariste se fait peut-être un peu trop plaisir… L’histoire en elle-même est assez simpliste et les dialogues fulminent d’insultes et de grossièretés, un ouvrage idéal pour Familles de France donc… Ajoutez en plus un personnage surnommé Boudin d’amour à cause de… son gigantesque pénis ! En fait, la formule utilisée par Ennis a parfaitement marché sur The Darkness ou Preacher, mais là, il en fait trop et c’est bien dommage. Si certaines provocations amusent, d’autres lassent franchement. C’est là tout le dilemme de cette série qui apporte d’un côté des choses très rafraîchissantes et d’autres qui le sont bien moins. C’est d’autant plus dommage que Darick Robertson nous fournit une fois de plus de fort jolies planches, même si la seconde moitié est dessinée cette fois-ci à quatre mains avec Peter Snejberg. Ce dernier s’occupe soit disant des finitions, mais il aura illustré en réalité plus des deux tiers des planches. Le résultat est assez différent et beaucoup moins convaincant, son trait étant bien moins détaillé. Espérons que la fine équipe se remette en question sur le prochain car sinon la lassitude risque de prendre le pas sur le divertissement.