L'histoire :
Rémi se réveille à l’hôpital, deux bras en moins et des intraveineuses plantées un peu partout. Sa mission consistant à abattre Joannie, l'une des membres encore en vie du Trust, s'est soldée par un échec cuisant. Son ami et collègue Victor Ray est venu le voir et l'aide à se rendre sur le toit? où ils fument ensemble une cigarette. Toute la nuit, ils évoquent les derniers évènements ; puis aux premiers rayons du soleil, Rémi, qui n'a plus vraiment goût pour la vie, passe par dessus la corniche... De son côté, Lono est en colère, Augustus est toujours en vie et Cole s'est moqué de lui. L'envie d'éliminer une bonne fois pour toute l'agent Graves est énorme... mais ce dernier a plus d'un tour dans son sac. Il connait notamment certains mots-clés programmés dans l'esprit des Minutemen pour être plus obéissants. Or, Graves prétend à Lono qu'il vient juste de les prononcer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les premiers lecteurs français de 100 Bullets, publiés à l'époque de sa sortie sous le nom d'A bout portant chez Soleil, ont du s'armer de patience pour lire le dénouement de ce polar totalement culte. Les multiples changements d'éditeurs en auront peut-être découragés certains, mais avec Urban Comics, l'occasion de lire la série en entier est désormais possible. Dans Le grand finale (sic), Brian Azzarello conclue les différentes pistes narratives qu'il avait tissées par le passé. A la manière des plus grands polars, les balles pleuvent et les morts sont nombreux. Le récit monte progressivement en puissance et s'achève dans un véritable bain de sang et de flammes. Qui va mourir ? Qui survivra ? Le scénariste amène les choses intelligemment et certaines disparitions en ressortent aussi brutales qu'émouvantes. Brian Azzarello conclue son histoire de la plus parfaite des façons et ses partenaires, Eduardo Risso et Patricia Mulvihil, ne sont pas en reste. Le dessinateur argentin a su faire preuve d'audace, de maîtrise et d'incroyables qualités narratives pour livrer une prestation qui est sans nul doute la meilleure de sa carrière. La palette de couleurs restreintes de Patricia Mulvihil participe également à l'aura si particulière qui se dégage de cette série. 100 Bullets est donc bel et bien l’œuvre majeure que l'on attendait, de celle où le mot « fin » résonne à l'esprit pendant longtemps. Les deux auteurs ont eux aussi eu du mal à laisser leur polar et ils y reviendront dans quelques mois dans une mini-série consacrée à Lono. On en salive par avance...