L'histoire :
Wylie et Sheperd s'arrêtent à une station service et descendent de voiture, tandis que Dizzy est allée acheter quelques bricoles au magasin. En revenant et alors qu'elle approche du véhicule, elle entend ses deux compagnons parlementer. Lorsque Shepherd demande à Wylie le mot magique servant à activer les MinuteMen, "croatoa", Dizzy dégaine sans réfléchir son arme et tire sur Sheperd qui aussitôt s'enfuit. En chemin, il passe un coup de fil à Lono qui est toujours en prison. Contre sa libération et celle de Loop, il leur demande une contrepartie étonnante : "détruire le Trust pour mieux le reconstruire". A peine énonce-t-il les derniers détails à Lono qu'il meurt. Le lendemain, Lono et Loop sont libérés. Pour honorer leur contrat, ils comptent bien respecter les dernières volontés de leur inattendu libérateur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce tome 9, le scénariste Brian Azzarello va toujours plus loin dans la complexité de son récit en multipliant personnages et stratégies individuelles, sans jamais perdre l'attention du lecteur, bien au contraire. Les puissants continuent à comploter, aussi faux et calculateurs que les personnages secondaires sont pathétiques et condamnés. Certains tirent les ficelles, les maîtres du jeu, d'autres subissent, les pions. Tandis que les mises en échec balisent le chemin de cette machination où, finalement, on saisit les enjeux sans comprendre réellement les intentions. Ou est-ce l'inverse ? Et c'est là tout l'intérêt de ce fascinant puzzle qu'est 100 Bullets. Comme dans tout bon polar fidèle à la tradition, sexe, violence et argent rythment une narration sans fausse note et un récit parfaitement équilibré entre révélations efficaces, morts surprenantes et mini-complots. L'intrigue parfaitement huilée est mise en valeur par le graphisme caricatural d'Eduardo Risso, aux encrages lourds de sens et d'une qualité très régulière. Chacun place donc ses pions, chasse ou fuit son voisin, le tue, le blesse ou l'effraie. Condamnés ou bien trop ambitieux, peu risquent d'en sortir vivants, de toute façon. Et c'est le lecteur qui se régale...