L'histoire :
Un jour, l'agent Graves débarque pour confier à Wylie Times une arme et cent balles non identifiables. il lui tend une photo, celle de Shepherd, l'homme responsable du chantier misérable et insipide qu'est devenu la vie de Wylie, l'homme à l'origine de la mort de Rose, son ancienne femme tuée par balle. Sauf que selon Wylie, lui seul est responsable de tout ce gâchis. De surcroît, il ne connait absolument pas cet homme mystérieux Shepherd. Pour faire toute la lumière sur l'affaire et peut-être se venger, Wylie se rend dans un bar à La Nouvelle Orléans et finit les soirées souvent ivre. La nuit tombée, il se rend au cimetière afin de se recueillir sur la tombe de la jeune femme qui l'a si longtemps obsédé. Il aperçoit alors derrière lui Shepherd et Dizzy, avant de tomber dans les pommes. Il se réveille allongé dans un lit, la jeune femme assise à côté de lui. Wylie passe la journée avec elle et évoque quelques souvenirs de son passé. Tous deux finissent par s'installer au bord d'un fleuve pour boire une bière. Ils entendent alors du bruit un peu plus loin : deux hommes pourchassent une femme et la tuent à coup de pièges à loup…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Périple pour l'échafaud s'intéresse au personnage de Wylie Times, en contact avec deux pierres angulaires du récit : Shepherd, agent de liaison du Trust, et le glacial Graves, bourreau probable de l'organisation. Mano a mano piégeux, ce huitième volet ajoute une pierre à la machination fomentée par Graves. Une ambition : faire tuer son ennemi Shepherd par l'entremise de Wylie, noyé dans une vie misérable depuis la mort de Rose. Tout l'intérêt de l'histoire réside ici dans les non-dits, les fausses pistes, les tourments de personnages paumés ou condamnés, pleins de duplicité ou traqués par le fatum. Le tout porté par une tension crescendo qui dévoile peu à peu les ressorts du complot. Azzarello multiplie micro intrigues et rebondissements surprenants, avec en filigrane une réflexion bien sentie sur l'envers du rêve américain. Via une histoire bien réglée, il réussit aussi à densifier les personnages secondaires. Que dire de Gabe, troublant musicien, moche en apparence mais magnifique à l'intérieur, ou encore les mafieux de seconde zone, trop naïfs pour pouvoir s'en sortir ? Encore des larmes, du sang et des balles pour un polar de grande tenue.