L'histoire :
Il n'y a pas si longtemps, des robots gigantesques ont failli anéantir la galaxie, échappant à la vigilance des autorités interplanétaires. Le Conglomérat Galactique Unifié a été amené à renforcer la surveillance des androïdes, en laissant libre cours aux Liquidateurs, chasseurs de primes qui ont pour cible les machines, mais les Moissonneurs constituent toujours une terrible menace. Ils ont réduit au trois quarts les populations des planètes liguées mais sur la lune Dirishu-6, un petit robot à l'apparence d'un enfant, Tim 21, est sorti d'une léthargie de 10 ans. Le Capitaine Telsa, M. Tulis et le Dr Quon, concepteur de la série des T-21, vouent désormais un intérêt supérieur à ce petit robot créé initialement pour tenir compagnie aux enfants. En effet, parmi les langages informatiques qu'il met en œuvre, il existe des protocoles communs à ceux que les Moissonneurs utilisent. T-21 devient donc un enjeu capital, d'autant plus qu'Andy, un Liquidateur qui considère la petite machine comme ayant été son frère, s'est donné pour mission de le détruire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série écrite par Jeff Lemire n'a eu aucun mal à séduire les amateurs de SF tant elle propose un univers riche et une histoire captivante, en respectant les standards du genre. À tel point que le souffle épique qui la traverse évoque celui de la plus fameuse des sagas, Star Wars, sans jamais pour autant en paraître un clone. Si une comparaison aussi élogieuse peut être faite, c'est parce que le lecteur va devoir se frotter à de nombreuses civilisations et autant de personnages, dont on suit le chemin depuis le début, sous forme de récit choral. C'est une véritable mosaïque qui est en effet construite par le scénariste canadien, mais la comparaison s'arrête là... Inévitablement, la présence des androïdes, de ce qui les rapproche des humains, y compris leur folie destructrice, relie aussi la série à la littérature de Philip. K. Dick. À ces qualités d'écriture, s'ajoutent les illustrations magnifiques de Dustin Nguyen, des peintures qui impressionnent par la puissance émotionnelle qu'elles transmettent. Si les scènes dans l'espace donnent le tournis, celles qui se rattachent aux étranges mondes de cette galaxie dépaysent totalement et renforcent les atmosphères étranges, parfois suffocantes de ce récit qui laisse une part prépondérante au mystère. Les tomes précédents mettaient en place progressivement tous les éléments de cette fresque et celui-ci accélère l'intrigue de façon vertigineuse. La chute s'annonce, mais pour qui ? Toutes les réponses seront délivrées dans le prochain volume, qu'on imagine déjà comme un somptueux tomber de rideau.
