L'histoire :
Ce tome comporte trois grands arcs :
- La Fin des Temps : La Ligue se retrouve confrontée à une curieuse menace : une sorte de Ligue négative, surgie de nulle part. Les héros découvrent rapidement que les membres de cette Ligue sont des hologrammes, concrets car faits de lumière solide. Green Lantern part à la recherche d'une installation orbitale capable de générer cette anti-ligue, en vain. Il se trouve que cette installation existe, seulement elle est très bien camouflée. Et à son bord se trouve Lex Luthor, entouré de vilains qu'il a réunis pour former ce qu'il nomme son « Gang d'Injustice », un outil voué à se débarrasser de ceux qu'il considère comme des super-tyrans extraterrestres. Alors que Lex réussit à attirer Superman et Martian Manhunter dans son repaire, Flash, Aztec et Aquaman reçoivent une visite inattendue: celle de Métron, de Neo-Genesis. Celui-ci vient les prévenir d'un cataclysme venant bientôt frapper la Terre...
- Prometheus : Après avoir dissous la Ligue sous son ancienne forme, celle-ci se reforme et, à cette occasion, organise une sorte de casting de super-héros à travers le monde. Un des candidats, Retro, se retrouve à converser avec un autre candidat, Prometheus. Malheureusement pour Retro, Prometheus n'a qu'une idée en tête, se substituer à Retro afin d'être invité dans le sanctuaire de la Ligue et détruire celle-ci. Car en plus d'avoir des capacités d'apprentissage hors norme et une étrange « clé cosmique », Prometheus est dôté d'un comportement psychopathique de compétition et, pour un nouveau venu, il va donner pas mal de fil à retordre aux héros de la JLA...
- Le Seigneur du Temps : La Ligue passe son temps à poursuivre à travers le temps et l'espace un nouvel adversaire surpuissant. Celui-ci essaie sans cesse de remonter le temps et de détruire les héros en tuant, par exemple, leurs ancêtres. Si la Ligue parvient à se sauver elle-même, ce petit jeu du chat et de la souris commence à lasser ses membres. Après avoir trouvé une capsule temporelle appartenant à leur ennemi, les héros finissent dans un futur alternatif où la Terre a été ravagée par une invasion extra-terrestre et où les humains sont défendus par un groupe de super-héros: les W.I.L.D.C.A.T.S.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome un peu indigeste, la Ligue de Justice de Grant Morrison revient avec, cette fois, des récits plus abordables mais qui conservent le côté « barré » de l'auteur-magicien de Glasgow. Si ce tome s'ouvre sur une brève mais divertissante histoire mettant en scène des extraterrestres capables de « posséder » leurs hôtes (une capacité dont un des membres de la Ligue fera les frais) et tirée de JLA: Secret Files, la suite n'est pas en reste. La Fin des Temps, d'abord, commence comme un récit classique de la Ligue avec Luthor et ses acolytes mais part rapidement dans le monde délirant et purement « Kirby-esque » qu'a toujours affectionné Morrison. Lignes temporelles, êtres suprêmes, menaces invisibles et techno-charabia justifiant les mécanismes les plus dingues, tout est là pour un récit haletant dont la plus grande complexité à la lecture est d'être répartis sur deux réalités – une formalité pour les fans de comics. Plus surprenant, compte tenu de son ancienneté, Prometheus met en scène un nouveau super-vilain que l'on est surpris de ne pas mieux connaître tant son âpreté et son habileté à se confronter aux héros de la Ligue nous laissent rêveur. Si ce n'est quelques apparitions sporadiques ici et là, depuis, plus de nouvelles de Prométheus. Raison de plus pour se plonger ici dans la lecture de sa première et mémorable apparition ainsi que dans ses origines un peu dingues. Enfin, mêlant effroi et fun dans un réjouissant équilibre, Le Seigneur du Temps vient mêler les thématiques des deux précédents récits en mettant en scène la Ligue de Justice dans un futur alternatif, aux côtés des W.I.L.D.C.A.T.S. Les trois principaux récits se suivent avec grand intérêt et Morrisson nous rassure, après un premier tome qui se cherchait et où ses thématiques fétiches venaient se prendre les pieds dans une narration embrouillée. Au dessin, le style est irrémédiablement 90s mais l'ensemble tient la route avec de nombreuses scènes d'action et aussi de belles mise en scènes « psychédéliques ». Un tome réussi et que l'on recommande sans peine aux Morrisiens convaincus comme aux fans de Superman et cie.