L'histoire :
Ce tome regroupe plusieurs récits parmi lesquels :
- Plus ils sont grands : Green Lantern et Flash demandent à Atom de rejoindre la JLA. Celui-ci refuse, invoquant le fait que la charge lui paraît trop lourde. Pendant ce temps, Wonder Woman, Huntress et Steel trouvent la machine et font de leur mieux pour le désactiver. Pendant ce temps, Superman, le Limier Martien et Batman se réunissent au détour d'un déjeuner. Superman confie vouloir grossir les rangs de la Ligue, ce à quoi Batman s'oppose. Ils n'ont guère le temps d'en discuter davantage car le robot Amazo se réactive en avance et, rapidement, met à mal l'ensemble de la ligue. Il semble bien qu'Amazo devienne de plus en plus puissant à mesure que le nombre de héros le combattant grandit....
- Aliénés : Alors que Gotham City est en pleine tourmente, entre un séisme, des épidémies et la déclaration du No Man's land par le gouvernement américain. Batman déclare à la Ligue qu'il est persuadé d'avoir trouvé le responsable : un homme ayant tiré les ficelles dans l'ombre. Un riche gothamien apprécié de ses concitoyens : un dénommé Bruce Wayne. L'homme chauve-souris envoie des membres de la Ligue enquêter sur Wayne mais il demande à Superman et à Wonder Woman de retrouver Flash. La Ligue va en effet avoir besoin que ses trois membres les plus rapides s'acquittent d'une mission secrète...
- Troisième Guerre Mondiale : Métron emmène Barda et Wonder Woman sur le Monde-Merveille. Là, les héros trouvent un monde dévasté par celui que l'on appelle le Fauteur de Guerre, Mageddon. Or, la venue de ce dernier sur la Terre avait été prédite de longue date et de récents événements survenus à Belle Rêve laissent penser que la catastrophe est imminente. La Ligue n'a cependant guère le temps de s'y préparer car la Tour de Garde est assiégée par le Gang formé de Zazzala, Lex Luthor, Prometheus et du Général Eiling. Alors que nos héros tentent de se sauver eux-mêmes, la Terre et ses habitants, sous l'influence monstrueuse de Mageddon, entrent dans une série de conflits militaires laissant présager le début d'une Troisième Guerre Mondiale...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous le chapeautage de Grant Morrison, la Ligue aura affronté des menaces extra-terrestres absolument terribles, intégré des Dieux et des anges en son sein, voyagé dans le temps et par-delà les dimensions. C'est peu de dire que l'auteur aura tout d'un coup injecté un sang bouillonnant dans la série, faisant du groupe de super-héros vieillissant des années 90 un nouveau panthéon de défenseurs de la planète. Et c'est dans ce quatrième tome que nous découvrons la conclusion du run de l'écossais sur la série, avec l'arc Troisième Guerre Mondiale, apothéose d'une confrontation entre nos héros et Mageddon, une menace cosmique annoncée depuis la formation de cette JLA, dans le tout premier tome de la série. Alors, est-ce que le récit est à la hauteur de nos attentes ? Oui et non. En termes d'action et de mise en scène des héros, l'histoire donne sans problème le change. Chaque page nous jette de l'action plein les yeux, les combats sont incessants, désespérés et la menace représentée par Mageddon est tout ce que l'on pouvait attendre. Mais, malheureusement, Grant Morrison se perd en conjectures. Les explications aux rebondissements se font de plus en plus tordues, le langage tourne parfois au charabia et on en vient à compter, au détour de certaines planches, les bulles de dialogues absolument inutiles ou encore les « blagounettes » saugrenues. Ne sachant sur quel pied danser, Morrison donne tout. L'ensemble est ultra généreux mais se conclut en quatre malheureuses pages. Près de 150 pages de récit pour conclure un arc dessiné en filigrane depuis le début de la série et qui se conclut de manière aussi brutale : il y a de quoi être déçu. Mais Troisième Guerre Mondiale n'est pas la seule histoire du volume, direz-vous. Eh bien si on peut effectivement compter sur Waid et Millar pour fournir des histoires divertissantes (Plus ils sont grands et Aliénés en tête), l'ensemble est très hétérogène. Par exemple, Les coupables, qui oppose la Ligue à un Hal Jordan/Spectre décidé à les confronter à leur propre culpabilité, tombe à plat, la faute à un script naïf et à un dénouement sans grand-intérêt tandis que Quintuple crise, récit lui aussi très ambitieux, démarre de manière tonitruante mais confuse avant, heureusement, de se remettre sur les rails. La majeure partie du tome voit donc le duo Morrison/Porter aux commandes et l'artiste, tout comme l'auteur, foncent pied au plancher. Mais les coups de fatigue transparaissent vite (cette dernière planche, mes aïeux)... Ce quatrième tome est loin d'être mauvais mais force est de constater que le build-up de Grant Morrison sur la série finit en pétard mouillé, la faute sans doute à une envie de raconter, encore et encore, plus que de réellement conclure un récit ou un concept. Indispensable aux lecteurs souhaitant avoir la série dans les rayons de leur bibliothèque, ce tome ne saurait en revanche convaincre les non-initiés de sauter le pas.