L'histoire :
John Constantine est en bien mauvaise posture. Contraint de pactiser avec un démon qui a pris la forme d'une succube au moment du deal, il n'a pu qu'accepter le pacte qu'elle lui proposait : le sortir d'affaire et lui sauver la peau, en échange d'un jour de sa vie. Seulement, ce jour a valu comme quarante ans pour les humains ! Bilan des courses pour lui : trois mariages et trois enfants, dont elle est la mère car derrière des visages différents, elle était toujours la même à les avoir conçus avec lui. Un vrai problème pour l'occultiste anglais, qui se retrouve donc père de trois démons élevés en Enfer et qu'on a nourris à la haine et formatés pour le neutraliser, ce qu'ils ont commencé à faire en s'en prenant à son entourage le plus cher. Constantine a fait ce qu'il a pu pour les contrer, le temps qu'il comprenne ce qu'il se passait. C'est ainsi qu'il a sauvé sa nièce tandis que la femme qu'il aime s'en sortait toute seule. Tous trois ont alors débarqué chez sa sœur, qui est en train de mourir. Il pactise à nouveau avec un démon, Nergal, qui la maintient en vie mais Constantine va devoir aller sauver l'âme de sa frangine et la sortir de là où elle est, en Enfer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Troisième et denier pavé (400 pages) des épisodes de John Contantine que Mike Carey a imaginés pour lui. Alors, le spectacle est là car le scénariste s'est fait plaisir en envoyant le plus flegmatique des détectives de l'occulte en Enfer. Il frise même parfois la série gore tant ça pisse le sang dans le premier arc, Descente aux Enfers. On confessera aussi que confronter le personnage aux âmes dont il est coupable de la perdition, c'est parfaitement cohérent mais que pour autant, le placer au centre de querelles familiales auxquelles se livrent une tripotée de démons est un procédé un peu facile. Pour sûr, c'est bien écrit : quelques répliques amèneront un rire franc au lecteur. Pour sûr, c'est aussi très bien dessiné. Léonardo Manco possède un style aussi puissant que travaillé et tout le décorum des plans de l'Enfer est sublime, sachant qu'il excelle aussi à illustrer les rues sordides anglaises. Impossible également de passer sous silence le premier chapitre dessiné par Guisepe Camuncoli, avec ses traits découpés à la serpe, un fill-in qu'on doit à un Frazer Irving particulièrement inspiré par Corben, ou encore un chapitre illuminé par le talent de Jonh Paul Leon. Quant à Marcelo Frusin, qui compte aussi à son actif des centaines de pages de la série, il conclut le volume par trois petites pages post 11 septembre. Voilà, Hellblazer perd un peu son côté anglais au profit d'un traitement typiquement américain (d'ailleurs le second arc, Toutes ses machines, se passe à L.A.), et on ressort de ce trip infernal avec un petit goût de grand-barnum à la saveur candy-sanglante !