L'histoire :
Alors que tout le monde le croit décédé lors de sa virée aux U.S.A., John Constantine débarque dans la belle ville de Liverpool, afin d'y retrouver sa sœur. Celle-ci vit dans un H.L.M. miteux où les suicides et autres meurtres en série sont monnaie courante. Là-bas, tout suinte le désarroi et la misère. C’est dans ce creuset de déprime que le magicien apprend que sa nièce est partie vivre en France. Ce choix a désolé ses parents qui ne tiennent le coup qu’à grand coup d’alcool et d’antidépresseurs. Mais la situation éveille les soupçons du Hellbalzer qui, sous les conseils d’Angie une serveuse de restaurant adepte en magie, va commencer à enquêter auprès de la population nouvellement arrivée dans les lieux. Alors que tout le bâtiment pue la peur et le désespoir comme un bon gros pieu maléfique planté dans un champ d’herbe morte, il y a un îlot de paix et de sérénité au dernier étage de l’immeuble habité par une vielle femme et son Skinhead de petit fils. Constantine s’y sent comme si la Dalai Lama y vivait et il trouve ça particulièrement suspect. Que cache donc cette femme ? Quel est le lien avec ce malaise environnant ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les dernières intégrales de Hellblaer, nous avions pu être entraîné dans les méandres de l’esprit de Constantine dans un récit très intimiste chapeauté par Garth Ennis ou même voir la magie restée en arrière-plan dans le scénario de Brian Azzarello. Avec Mike Carey, nous voilà replonger de plein pied dans le monde magique britannique et que ça fait du bien ! L'intrigue nous mènera de par le monde à la rencontre de mythes oubliés et puissants qui se retrouvent liés dans une trame où la famille Constantine a une part importante à jouer. Les conspirations vont bon train et engagent des forces maléfiques plusieurs fois millénaires dont les modes opératoires sont souvent d’une grande violence. L’aspect politique n’est pas négligé et le très britannique Mike Carey y va de sa critique sociétale très Labour (le parti travailliste Anglais) à propos du pouvoir en place mais aussi de l’histoire coloniale du Royaume Uni. Les illustrations sont assurées notamment par les excellents Steve Dillon, Lee Bermejo ou Jock, nous sommes proches du Hall of Fame. Le tour de force étant que chaque style de dessin correspond très exactement au contexte qu’impose l’auteur. Pour l’exemple, Jock et son style un peu trash convient tout à fait au bas fonds crade de Londres alors que Lee Bermejo est parfait pour l’ambiance gothique du récit qu’on lui a confié. C’est toujours plaisant de retrouver ce bon vieux nihiliste de Constantine mais quand la plume de l’auteur est subtile et aiguisée, c’est encore plus jouissif !