L'histoire :
La vie était vraiment cool à cette époque : pouvoir casser des dents tout en sauvant des gens, rentrer dans une belle maison avec un père de substitution et un majordome à son service... Ouais c’était le bon temps. Même si ce n’était pas le Robin le plus aimé, Jason Todd s’en foutait. Pour une fois que sa vie était belle et avait un sens, il comptait bien en profiter. Mais ça, c’était avant. Avant qu’il se prenne des coups de pied de biche d’une violence inouïe par le plus détraqué des vilains qu’on puisse imaginer. Joker avait eu sa peau. Mais pas tout à fait, en réalité. Jason Todd a la peau dure. Et même s’il ne sait pas vraiment bien comment il est revenu d’entre les morts, il compte bien se rattraper. En punissant tous les criminels et détraqués de Gotham… Or des tueurs fous, il y en a beaucoup. Sous le masque de Red Hood, il se fait rapidement un nom et finit presque aussi vite à la case prison. Aujourd’hui, il a le temps de méditer et de réfléchir sur tout ça. Certains de ses ennemis tentent bien de se venger, alors qu’ils partagent le même lieu pourri, mais ils connaissent mal Red Hood et c’est à chaque fois la même chose : ils prennent une sévère dérouillée. Même les gardiens en ont marre et il est traîné de prisons en pénitenciers avec toujours les mêmes problèmes. Jusqu’au jour où une visite étonnante va changer son quotidien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Brian Azzarello et Alex Maleev, réunis le temps d’un album : c’est un duo de choc plus noir et plus coup de poing que n’importe quel mélange de la Suicide Squad. D’ailleurs, le titre annonce la couleur : la Suicide Squad contre le Joker ! Un sacré duel en perspective, d’autant qu’il est mené par Red Hood côté Suicide Squad. Le speech a de quoi faire frémir, on s’attend donc à du lourd avec ce très beau casting. Azzarello opte d’emblée pour un ton polar irrévérencieux. Son but est clair : changer les super héros en tueurs « normaux » qui se retrouvent dans un plan foireux. Les personnages enchaînent les gros mots, comme ils gaspillent les balles. Harley Quinn se retrouve souvent presque nue et la morale ou la bien-pensance super héroïque est à bannir. Le récit est à la fois lent, contemplatif et bourré d’actions violentes. L’association avec Alex Maleev est tout à fait naturelle, tant son style ténébreux et son graphisme au vitriol correspond parfaitement au ton du comics. On assiste donc à un vrai polar et on en oublie presque qu’on parle de super héros. Si quelques surprises sont à attendre, on reste toutefois un peu sur notre faim côté scénario. L’ambiance est unique et totalement envoûtante, à l’image d’un Red Hood vraiment impressionnant... Mais on s’attendait à beaucoup plus avec Brian Azzarello. Même si sa tentative de déconstruire le mythe super héroïque est intéressante, le récit sent le déjà-vu et il manque de richesse et de profondeur. Un récit noir, où même le Joker n’a pas accès à la couleur !