L'histoire :
Le bras grièvement blessé, le sorceleur à la reconnaissable crinière d'albâtre fait son retour dans la cité de Novigrad. En quête d'herbes médicinales, il y croise alors une vieille connaissance qui lui propose de le retrouver à la taverne des sept chats, afin de discuter autour d'une bonne chope. Le maître Van Schagen requiert les talents de Geralt car depuis plusieurs semaines, il constate que sa fille chérie reçoit de mystérieuses visites nocturnes. Il soupçonne une créature dotée de pouvoirs magiques d’être responsable de ces méfaits car aucun mortel ne serait capable de pénétrer le donjon escarpé qui la protège. Le mercenaire débute donc son enquête en se calfeutrant secrètement dans la chambre de la jeune femme pour y surprendre la créature sur le fait. Il sort délicatement l'épée de son fourreau mais il découvre alors dépité que le visiteur n'est autre que Jaskier, chantant la sérénade à sa dulcinée. Ce dernier lui explique qu'il a gagné une malle magique lui permettant de voyager où il le souhaite, ce qui se révèle bien pratique pour se rendre en toute discrétion dans le lit de ses conquêtes. Mais à l'approche du sorceleur et de son médaillon, un message en runes brillantes apparaît soudain. Jaskier s'empresse de le déchiffrer. La malle s'envole aussitôt dans les cieux, embarquant le troubadour et Geralt qui s'y accroche précipitamment. L'étrange vol s'achève sur les hauteurs d'une tour, au cœur du royaume orientale d'Ophir où, malheureusement, le sorceleur est loin d'être le bienvenu ...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Célèbre série de romans de dark fantasy, la saga à succès a connu de nombreuses déclinaisons de son univers, notamment à travers d'excellents jeux vidéo, une série à gros budget sur Netflix mais aussi quelques comics. Au scénario, nous retrouvons d'ailleurs ici Aleksandra Motyka, qui a participé à l'élaboration de l'histoire du jeu et qui connait donc bien le célèbre loup blanc et ses différents protagonistes. Cependant, même si quelques idées sont sympathiques, l'ensemble reste malheureusement tellement convenu et plat que le lecteur décroche rapidement du récit. Geralt se retrouve une nouvelle fois mêlé à de mystérieuses intrigues, avec pour toile de fond un labyrinthique château et une horrible créature qui assassine au détour des couloirs. Le sorceleur est un étrange mélange entre les talents de déduction de Sherlock Holmes et le charme irrésistible d'un James Bond et lorsqu'il mène ses enquêtes à coup d'épée et de sorts magiques, il profite souvent de l'occasion pour faire chavirer au passage les cœurs des jolies et dangereuses suspectes. Hélas, nous ne retrouvons pas ici l’atmosphère sombre de l'univers de l'écrivain Andrzej Sapkowski qui baigne abondamment dans le folklore de la mythologie slave, mais au contraire, il se dégage de ce récit une désagréable impression de plongeon dans une sorte de bit lit à l'eau de rose. Le dessin accentue ce sentiment de légèreté car même s’il est propre et bien conçu, il ne s'en dégage pas la moindre vie et les personnages apparaissent ici beaucoup trop lisses. Alors même si Jaskier vous entonne à l'oreille sa célèbre chanson : «Jette un sou au sorceleur», gardez plutôt votre bourse bien fermée cette fois-ci.