L'histoire :
Dressée et ligotée sur un poteau, une sorcière fait face à une foule silencieuse de villageois. Parmi eux, un colosse à la chevelure grise assiste, lui aussi, au déroulé du châtiment. Le brasier s'allume et éclaire la nuit d'ébène alors que la victime lance sa complainte de douleur. Soudain, derrière lui, une voix vient interroger le sorceleur. Alors qu'il se retourne pour découvrir l'auteur de cette question, personne ne semble pourtant avoir prononcé le moindre mot. Tandis que les braises du corps de la sorcière crépitent encore, Geralt vient réclamer le paiement pour cette mission mais la somme n'est pas à la hauteur de ses exigences. Cependant ils semblent peu s'en soucier car son esprit semble être perturbé par autre chose. Il termine malgré tout sa nuit avec une fille de joie, mais la présence de la sorcière investit le couchage et menace le sorceleur d'un avenir de larmes et de sang. Alors qu'il s'apprête à partir de ces lieux maudits, il est à nouveau sollicité par un noble richissime, afin de retrouver sa fille apparemment enlevée par un groupe de sorcières...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le succès des romans de d'Andrzej Sapkowski et de ses dérivés en jeux vidéo et série télé, de nombreuses adaptations en comics ont logiquement vu le jour. Cette fois-ci, le scénariste polonais Bartosz Sztybor plonge Geralt de Riv au cœur d'une nouvelle mission qui ne va pas le laisser indemne. Il se retrouve ici confronté à une affaire de sorcellerie et d'enlèvement, mais ce qui semblait être une opération de routine pour lui va s'avérer beaucoup plus complexe que prévu. Manipulation, culpabilité, les certitudes du sorceleur vont être mises à rude épreuve et son combat ne se fera pas uniquement à l'aide de sa lame. L'ambiance est volontairement poisseuse et inquiétante dans ce monde où il fait constamment nuit et où tout espoir semble avoir disparu. Le récit est donc plutôt intéressant sans pour autant être très original mais là où le bât blesse, c'est concernant le traitement graphique. Vanesa R. Del Rey a voulu coller au maximum à l'ambiance sombre de l'histoire, mais son travail est beaucoup trop chargé et rend la lecture vraiment chaotique et presque illisible par moment. Le design de ses personnages n'est pas maîtrisé et son travail de mise en page est brouillon. Jordie Bellaire fait ce qu'elle peut pour essayer de sauver ce qui peut l'être grâce à sa colorisation, mais sans grand succès. Ici, il n'y a pas que la sorcière qui pousse sa complainte, le lecteur aussi !