L'histoire :
Depuis de trop longues journées, les vastes forêts que sillonne le Sorceleur demeurent inexorablement silencieuses, semblant étrangement ne plus cacher d'horreurs dans ses profondeurs. Geralt reste malgré tout sur le qui-vive, aux aguets du moindre bruissement de feuilles, dans l'attente de pouvoir dégainer à nouveau l'épée de son fourreau. Mais rien n'y fait, les monstres semblent s'être évaporés comme par magie. Tout ce temps sans activité, c'est autant de temps pour gamberger et se poser des questions sur la viabilité de son activité dans un monde qui semble ne plus avoir besoin de lui. Même les habitués des tavernes ont oublié le respect dû au Sorceleur et n'hésite plus à le provoquer sans redouter son courroux. Alors qu'il se décide à reprendre son chemin solitaire, Geralt croise le chemin d'un homme qui lui propose un travail en échange d'or, mais pas pour ces talents de Sorceleur. Le temps de remonter ses finances à sec, il troque donc ses compétences de tueur de monstres et accepte de partir pêcher un temps en mer avec l'homme. Mais son passage n'est pas passé inaperçu dans les cités environnantes, et alors que la nuit tombe sur la cabane du pêcheur, un homme vient lui proposer une mission à la demande de la bourgmestre de son village. Geralt décide donc d'abandonner temporairement sa nouvelle activité et se dirige vers une mission enfin en lien avec ses talents. Tuer des brumelins et empocher une belle récompense, voilà un boulot des plus simples pour un Sorceleur aguerri. Mais ce village paradisiaque semble cacher des secrets nettement plus sombres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En attendant la deuxième saison des aventures de Geralt de riv sur la plateforme Netflix, Urban nous propose une nouvelle histoire à se mettre sous la dent. Après deux volumes peu convaincants, nous retrouvons le Sorceleur dans un récit assez introspectif nettement plus axé sur la psychologie du personnage. Il flotte dans ces épisodes une atmosphère vaporeuse et contemplative qui n'est pas sans rappeler l'ambiance si savoureuse des histoires fantastiques de Hellboy. Le scénariste Bartosz Sztybor prend le temps de poser le récit et accélère le rythme de son histoire aux moments qu'il juge opportuns, distillant des scènes de combats de manière juste et pondérée. Le fantastique est bien sûr présent et subtilement amené, mais l'auteur s'intéresse au final plus aux petites histoires dans la grande histoire et nous dresse des portraits de personnages complexes et attachants. La finesse du récit est de plus portée par le dessin épuré et l'encrage précis de Amad Mir ainsi que par le choix judicieux d'Hamidreza Sheykh d'une colorisation douce en nuance de bleu-gris et de rouge allant du rose au violet. Avec ce récit court sur le plus célèbre des Sorceleurs, les auteurs ont réussi le tour de force de nous ensorceler.