L'histoire :
Octobre 1985. Cela fait quelques jours que le Dr. Manhattan est sur Mars. Il contemple une vielle photo où il pose avec Janey Slater. Cette même Janey dont le souvenir lui est revenu comme un boomerang lors de l'émission télévisée. Elle qui est atteinte d'un cancer... A cause de lui? Les souvenirs se mêlent et s'enchevêtrent dans sa tête. La photo tombe de ses mains. Il se souvient du moment où il travaillait sur les systèmes d'horlogerie. Il voulait faire comme son père qui travaillait dans les montres. Passionnant exercice que de comprendre les rouages de ce que l'on ne voit pas à l'œil nu. La photo revient dans sa main. Il faisait partie d'un projet expérimental fondamental sur l'énergie nucléaire. Il avait trente ans. C'est là qu'il a rencontré la belle Janey... la première femme qui s'est souciée de lui et qui lui a offert un verre. La photo tombe de ses mains. C'est dans le laboratoire qu'il a vu cette machine exceptionnelle capable de séparer la matière de n'importe quel objet. Fascinant : Jon Osterman devait en savoir plus. Mais les choses ont changé à partir du moment où ce gros touriste maladroit a bousculé Janey dans un parc d'attraction. Sa montre s'est cassée à ce moment là. La photo revient dans sa main...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dr. Manhattan... Ce grand personnage extra-terrestre tout droit sorti d'une histoire à la Moebius est le sujet du quatrième volet des fascicules réédités de Watchmen. Et l'un des emblèmes visuels de la série va prendre tout son sens ici : la fameuse montre. Comme un véritable horloger, Alan Moore fait et défait l'espace-temps et montre encore plus l'étendue de son immense talent. Pris dans le tourbillon des pensées et des souvenirs du Dr. Manhattan, on avance au présent et on revient sans arrêt en arrière, parfois en reprenant les mêmes épisodes passés pour une emphase pleine de puissance. Un ton sans égal donc et une virtuosité à la hauteur du génie inhumain de ce personnage hors normes. À ceci, se conjugue le dessin brillant de Dave Gibbons qui offre une superbe parenthèse sur Mars, pleine d'émotions et de poésie. Alan Moore ne se contente pas de réécrire l'histoire des super-héros (avec un remake subtil de la transformation de Hulk) ou de parler de sciences façon Einstein ou encore de l'histoire politique américaine... Il use des retours en arrière pour également distiller des révélations sur le passé des Gardiens et des Minutemen. Encore une nouvelle page exceptionnelle au ton unique et jamais égalé. Le temps avance et file à toute vitesse mais Watchmen ne se démode jamais...