L'histoire :
Le président Nixon est en déplacement sous haute sécurité. Il tient en main la fameuse mallette qui commande l’arme nucléaire. Il arrive enfin au bunker alors que tout le monde est tendu au maximum. Ses ministres et lui échangent sur la situation du moment. La RDA, en riposte aux événements récents, prépare ses tanks tout au long de la frontière. Mais les États-Unis doivent-ils lancer les hostilités ? Il vaut certainement mieux être les premiers à agir mais la situation est-elle vraiment inextricable ? Pendant que le conseil se plonge dans des débats sans fin, Rorschach et le Hibou se préparent pour la suite des événements. Kovacs veut d’abord récupérer un costume décent. Hors de question qu’ils mènent l’enquête sans qu’il puisse changer son identité. Mais il avait tout prévu en cas de coup dur : un deuxième costume l’attend dans une cachette chez lui. Ils se rendent donc dans son appartement miteux où il retrouve ses fringues, cachées au même endroit, entre les lattes du plancher. La voisine les croise mais elle est terrifiée : elle a balancé des fausses informations sur Rorschach pour qu’il reste en prison et certainement en échange d’une belle somme d’argent. Kovacs la regarde froidement et semble prêt à la châtier comme elle le mérite, mais la présence de ses enfants lui fait changer d’avis. Il est désormais temps de trouver qui veut nuire aux Watchmen...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Watchmen publié en fascicules en hard cover chez Urban, commence à toucher à sa fin. Après des épisodes exceptionnels, parenthèses sublimes, méditatives ou profondément psychologiques, la série revient à son propos premier et l’enquête qui nous tient en haleine. Mais qui fomente le complot contre les super-héros? Alan Moore, cette fois, accélère sensiblement le tempo de son récit, tant et si bien que le tome 10 dévoile le fameux coupable, machiavélique comploteur qui veut précipiter la chute du genre humain. Cette révélation arrive presque trop vite, tant on s’attendait à une mise en scène spectaculaire. A peine aura-t-on le droit à une enquête qui s’apparente à tout point de vue à la méthode de Batman. Alors cet épisode, bien que très bon, est tout de même moins fort et puissant que tous les autres. Naturellement, personne ne peut réfuter le statut culte de cette série, prise dans son ensemble. Malgré cela, Alan Moore se fait plaisir et nous régale avec l’entrée en scène d’Ozymandias, étonnant mélange d’un empereur romain et d’un pharaon égyptien. Sorte d’Alexandre du futur, ce génie fascine et prend toute la lumière, bien loin du ténébreux Rorschach. Mais les apparences sont parfois trompeuses et c’est ce que plaît à rappeler cette série où le Bien et le Mal sont deux notions bien complexes. Dave Gibbons orchestre toujours à la perfection ce récit brillant, avec un dessin qui joue habilement sur l’enchaînement des vignettes et les plans séquentiels. Un épisode peut-être inférieur comparé aux autres tomes exceptionnels d’une série marquante, mais qui reste du tout bon.