L'histoire :
C'est la caverne d'Ali Baba dans la cave de Dan Dreiberg. Laurie ne peut s'empêcher de trifouiller tout ce qu'elle y voit. Il y a une tonne de boutons sur ce panneau de commande mais impossible de mettre la main sur un allume cigare. Peut être ce bouton avec une flamme ? Quand elle appuie dessus, l'effet n'est pas celui qui était prévu. Une immense flamme jaillit et brûle l'entrepôt. Paniquée, Laurie crie et Dan l'entend alors qu'il se trouve dans la cuisine. Il est terrorisé à son tour car il se souvient des mots de Rorschach la dernière fois qu'il l'a vu : le tueur de masques s'en prend à toute l'équipe ! Il dévale les escaliers et comprend rapidement que c'est juste un accident. Il aide Laurie à éteindre le feu naissant. Elle en profite pour explorer plus avant la cave de Dan. C'est un véritable arsenal qu'elle découvre : vaisseau high-tech, costume d'intervention, gadgets et autres accessoires modernes, plans de construction... Elle est fascinée par tout ce qu'il a créé depuis des années de recherche et de travail. Mais Dan reste modeste. Pour lui, c'est du passé et c'est le reflet d'un homme qui n'a jamais vraiment grandi. Dépenser des fortunes pour se créer une identité secrète, c'est bon pour les adolescents qui lisent trop de comics ! Néanmoins, il lui montre tous ses secrets de fabrication et ses expériences non terminées. Il avait tout ce qu'il fallait pour l'action a l'époque où il était le Hibou mais tout cela n'est que du passé désormais...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition Urban qui reprend la délimitation US en douze épisodes, tels que DC les publia, continue avec le tome 7. Alan Moore n'a pas encore fini de vous surprendre puisque cet épisode est comme une parenthèse et il tranche complètement avec la violence du tome précédent. C'est dans une maison quelconque avec la vie banale de Dan Dreiberg que l'on démarre. La simplicité du propos et l'aspect humain de l'Américain moyen est incroyable de réalisme. La personnalité maladroite d'un célibataire endurci contraste singulièrement avec la pétillante Laurie et on assiste à une étonnante histoire d'amour naissante. Mais une histoire pathétique également car tout est biaisé, un peu comme le costume de super-héros ridicule que cache Dan dans la cave. Moore réécrit le mythe de Batman avec une virtuosité exceptionnelle, en le transposant dans la réalité du quotidien et en le rendant bien plus humain et réaliste. Les dialogues sont donc pleins de finesse et de sous-entendus et cette sorte de pause narrative est particulièrement bien orchestrée par le découpage graphique très séquentiel de Dave Gibbons. Le mélo façon super héros est encore une nouvelle trouvaille dans cette série, sans compter le document reproduit en fin de tome : une étude ornithologique du hibou écrit par Dan, qui s'en inspirera pour créer son identité secrète nocturne. Imaginez Bruce Wayne rédigeant un long texte scientifique sur les chauve-souris... Encore une énième chouette bonne idée !