L'histoire :
Les tensions dans le monde augmentent alors que la Russie envahit l'Afghanistan. Beaucoup s'inquiètent d'une troisième guerre mondiale. À tel point qu'un homme bascule dans la folie et assassine ses filles avant de se donner la mort. Toute cette folie ambiante n'empêche pas Rorschach de continuer son enquête. Il vient rendre visite à Moloch. Il le bouscule sans ménagement et l'interroge. Il faut dire qu'il est au centre de tout puisque le scandale qui a touché Manhattan et son départ de la terre est due à la rumeur que Moloch aurait contracté le cancer à cause de lui. Éliminer le Comédien et Dr Manhattan, ce serait un sacré coup pour lui car il ne les a jamais aimés. Mais Moloch n'est plus ce qu'il était et la maladie l'a rendu très fragile et angoissé. Il se défend comme il peut mais Rorschach le relâche. Il sent qu'il dit vrai. Moloch n'est qu'un pion dans un vaste échiquier. L'inconnu s'est servi de lui et de sa maladie pour faire plonger le meilleur des Gardiens. L'enquête est donc loin d'être finie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition de Watchmen en version fascicule cartonné poursuit son rythme d'enfer avec la publication de deux tomes par mois. Après une parenthèse avec l'exil du Dr Manhattan, Alan Moore nous replonge de plus belle dans une enquête sombre et sordide. Il faut dire que quand elle est menée par Rorschach, il faut s'attendre à un traitement violent et sanglant. Alors qu'il essaie de voir clair dans cette sinistre affaire, le mystérieux ennemi qui s'en prend aux Gardiens continue son plan diabolique. Vous l'aurez compris : pas de temps de pause dans ce récit mené de main de maître, au ton unique et à la plume virevoltante. Les morceaux de bravoure s'enchaînent notamment avec les parallèles toujours plus nombreux entre l'histoire macabre sur les pirates et la vie au quotidien de New York. Ces passages étonnants (pas toujours évident de jongler la lecture entre ces deux univers) sont des sommets fantastiques des pulps de l'époque. C'est aussi l'occasion pour Moore de rappeler que c'est un grand écrivain, qui peut pasticher des œuvres d'Edgar Alan Poe, tout en reprenant l'imaginaire sordide de Lautréamont. Si la narration est géniale à tous points de vue, Dave Gibbons se surpasse également au dessin. Multipliant les plans cinématographiques pour apporter des surprises hors champ, l'artiste livre une prestation solide avec un style détaillé et puissant. Si vous êtes un pauvre hère qui ne connaissez pas encore Watchmen, ruez-vous sur cette édition car c'est un trésor que Barbe Noire lui-même n'a jamais pu trouver...