L'histoire :
On raconte que lorsque quelqu’un meurt, un corbeau emporte son âme dans l’au-delà. Mais lorsque des choses trop horribles se sont passées, l’âme porte en elle une immense tristesse. Alors quelques fois, seulement quelque fois, le corbeau peut faire revenir cette âme, pour que le bien reprenne ses droits sur le mal. Francis Joseph Salk, dit Joe, était un ancien lieutenant de police en poste dans la ville de Detroit. Aujourd’hui à la retraite, l’ex flic reste hanté par le viol et le meurtre d’une fillette en 1973 dont il n’a pas su retrouver le coupable à cause des maigres indices récoltés. Irascible et terre à terre, Joe a toujours été obsédé par cette affaire non résolue et l’image de cette fillette dont personne n’a jamais réclamé le corps, ni même signalé la disparition. Son obsession lui a d’ailleurs coûté la sérénité familiale et son mariage ! Mais lorsque l’image de la jeune victime lui réapparaît soudainement, ramené par le Corbeau, leurs tristes destins se croisent à nouveau. Trop jeune pour exercer sa propre vengeance, incapable de mettre des mots sur les horreurs qu’elle a subies, Joe devient peu à peu son bras armé et se relance dans l’enquête criminelle de sa vie. Celle à côté de laquelle il est passé il y a des années. Mais cette fois-ci, l’ex lieutenant de Detroit compte tout mettre en œuvre pour retrouver l’assassin de la fillette, quitte à utiliser des moyens peu conventionnels pour parvenir à ses fins et risquer de perdre l’esprit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’énorme succès de The Crow en 1986 qui a donné lieu à plusieurs adaptations depuis 1994, James O’ Barr n’a jamais abandonné sa saga en continuant à la développer au travers de personnages différents. À ce titre, il a mis sur pied le scénario de The Crow : Curare en 2013, une de ses histoires les plus singulières. Inspiré d’un fait réel, l’assassinat sordide d’une jeune fille dans les années 1960 et dont ne connait toujours pas l’identité à ce jour mis à part qu’elle portait une chaussette bleue, ce comic book a été de l’aveu du scénariste le plus difficile à écrire. En effet, l’auteur a tenu à mettre en avant le sujet difficile du viol et du meurtre d’une fillette dont l’âme a été ramenée par le Corbeau en faisant des liens avec l’affaire réelle de Miss Chaussette Bleue. Afin de trancher avec l’âpreté de son histoire, James O’ Barr a décidé de faire appel à Antoine Dodé pour illustrer le récit avec des dessins loin des standards du comics ou trop réalistes. Ainsi, les traits crayonnés de l’illustrateur collent bien aux ambiances sombres du récit et apportent énormément d’émotion au travers du personnage de Joe (sous les traits de l’acteur Dennis Franz de NY Police Blues) et la fillette qui ne sait pas mettre des mots sur les atrocités qu’elle a subies. En définitive cet album est une véritable petite pépite savamment écrite et superbement mise en page. À la fois malsain et beau, le récit de James O’ Barr est d’une rare intensité...