L'histoire :
Iris Shaw est une jeune femme agent fédéral dans une petite région rurale au plus profond de l’Amérique. Ici, les frustrations et l’appauvrissement de la population de la bourgade ont mené certains citoyens à une véritable défiance envers le gouvernement. De fait, les quelques petits actes de malveillance d’il y a quelques temps ont maintenant gagné en intensité au fur et à mesure que la colère gronde au sein des locaux, si bien que de véritables actes terroristes sont perpétrés dans la ville. C’est d’ailleurs au cours d’un attentat à la bombe commis par des extrémistes contre le bureau du Marshal qu’Iris a été tuée avec deux autres personnes, alors même qu’elle était enceinte. On raconte que lorsque quelqu’un meurt, un corbeau emporte son âme vers l’au-delà. Mais lorsque des choses trop horribles et violentes ont eu lieu, l’âme qui s’en va porte en elle une immense et lourde tristesse. Alors quelque fois, seulement quelque fois, le corbeau peut décider de faire revenir cette âme pour que le bien reprenne ses droits sur le mal. Ainsi, Iris Shaw est ramenée à la vie par un mystérieux corbeau afin de pouvoir assouvir sa vengeance contre ceux qui l’ont tuée. Sortie de la tombe et mue par une colère indicible, Iris compte bien retrouver et décimer ses meurtriers un à un pour exorciser sa douleur et la perte de l’enfant qu’elle portait, jusqu’au point de basculer elle-même dans la cruauté et le mal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Véritable roman graphique poétique, sombre et violent, The Crow, crée par James O’Barr au début des années 1990, a connu un vif succès, notamment grâce à son adaptation au cinéma (et la mort tragique de Brandon Lee au cours du tournage). C’est pour ça que d’autres histoires liées au corbeau ont vu le jour dès le milieu des années 1990 à l’instar de cet album, publié initialement en 1994. Écrit par James Vance, cette histoire reprend la trame originale de The Crow (un personnage se fait tuer et revient pour se venger) en mettant en avant une Amérique rurale en plein doute. Ainsi, le scénariste développe en toile de fond le mal-être et le désarroi économique et social des petites bourgades loin de l’euphorie des grandes villes et fait un parallèle avec le retour d’entre les morts d’Iris Shaw. Du côté des dessins, Alex Maleev a opté pour le noir et blanc, ce qui colle bien à l’ambiance gothique de The Crow avec des mises en scène bien pensées. Au final, The Crow : Flesh & Blood est un roman graphique bien sympathique qui colle parfaitement à l’univers et à la l’esprit de The Crow de James O’Barr. Et même si le tandem James Vance / Alex Maleev n’apporte pas grand-chose à la saga initiale The Crow, force est de constater que les deux hommes respectent à la lettre le cahier des charges pour délivrer un comic book racé dans la droite lignée de l’œuvre d’O’Barr.