L'histoire :
On raconte que lorsque quelqu’un meurt, un corbeau emporte son âme dans l’au-delà. Mais lorsque des choses trop horribles se sont passées, l’âme porte en elle une immense tristesse. Alors quelquefois, seulement quelquefois, le corbeau fait revenir cette âme pour que le bien reprenne ses droits sur le mal. Denver. Pogo Festival. Les spectateurs se pressent sur le devant de la scène du Freak Chic Circus pour voir celui qui n'a aucun souvenir de qui il est, ni d'où il vient, l'homme qui ne connait aucun douleur : Null Narcos. Arrivé sur les planches avec des clous déjà plantés sur son visage, l'artiste semble résister à toutes les atrocités. Même la venue de Benga Lee, la femme tigre sur scène pour lui déchirer allègrement la peau avec ses griffes et ses dents, ne semble pas l'incommoder outre mesure. Après la fin du show, lorsque les artistes freaks se réunissent autour d'un feu, Null Narcos ne se souvient toujours de rien sur sa vie d'avant mais quelques flashs semblent parfois lui revenir en mémoire sans qu'il sache très bien ce que c'est et ce que ça représente... Plus tard pendant la nuit, Mademoiselle O'Reily, alias La Lady Combustible, la Madame Loyale du Freak Chic Circus est retrouvée morte à quelques pas des caravanes de ses artistes. Elle a été tuée avec un sabre et ses yeux ont été arrachés ! Très vite, Null Narcos est soupçonné par le police et se retrouve en garde à vue avec Benga Lee...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mine de rien, depuis la sortie de la série de James O'Barr dans les années 1990, les comic books qui sortent sous l' égide de The Crow se veulent respectueux de l'univers de son créateur et force est de constater que la dernière sortie en date, The Crow : Lethe n'y fait pas exception. En effet, le scénariste Tim Seeley met un soin particulier à articuler son récit via la lorgnette du corbeau tout en distillant, ici et là, tout ce qui a fait la force de l’œuvre de James O'Barr : l'amour contrarié, la mort, la romance gothique, le tout auréolé d'un petit côté malsain. Mais loin de calquer son histoire sur celle de son illustre aîné, Seeley n'en garde que le squelette pour la retranscrire au sein d'un cirque itinérant de freaks dans lequel la quête d'identité des différents personnages, dont notamment Null Narcos, fait office de fil rouge tout au long de l'histoire. Il est à noter que ce The Crow : Lethe comprend en plus le récit Hark The Herald, illustré par Meredith Laxton, assez court mais ô combien nerveux. Un joli cadeau ! Du côté du graphisme, Ilias Kyriazis et Meredith Laxton mettent en place des dessins nerveux qui collent parfaitement aux ambiances développées par Tim Seeley. Et même si les couleurs de Katrina Mae Hao sont parfois trop chaleureuses par rapport à la noirceur du récit, l'ensemble est plutôt bon. En définitive, The Crow : Lethe se situe dans la droite lignée des comic books The Crow et se place sans conteste comme une œuvre forte de la série.