Dans notre monde interconnecté, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un artiste vivant en Turquie travaille pour les plus grands éditeurs de comics américains. C'est le cas de Mahmud A. Asrar qui, en co-créant la série Dynamo 5 avec Jay Faerber, s'est ouvert les portes de séries comme Thunderbolts ou plus récemment Supergirl. L'artiste a même participé au grand relaunch de DC Comics sur cette dernière et illustre encore aujourd'hui les aventures de la jolie Kara (dans la revue DC Saga chez Urban Comics). Un artiste en devenir à découvrir au travers des questions qui suivent...
interview Comics
Mahmud A. Asrar
Bonjour Mahmud A. Asrar, peux-tu te présenter ?
Mahmud A. Asrar : Bonjour, je suis un auteur de comics né en Turquie, d’origine pakistanaise et autrichienne. Je dessine depuis que je suis enfant et j’ai toujours voulu faire des comics. J’ai débuté dans des fanzines avant de commencer à proposer mes dessins à des éditeurs.
La première fois que l’on a découvert ton nom, c’était sur la série Dynamo 5…
MAA : Jay Faerber avait ce projet depuis longtemps et il m’a contacté par mail. Il était très motivé et cela m’a emballé à mon tour. Je ne pensais pas que la série fonctionnerait aussi bien. J’adore participer à la création des personnages et pour Dynamo 5, je me suis vraiment amusé. La série s’est terminée mais rien n’empêche qu’à l’avenir, nous revenions dessus. Pour l’instant, je suis toujours occupé avec mes participations aux séries DC Comics.
Le fait de vivre en Turquie n’est-il pas trop compliqué pour échanger avec tes scénaristes ?
MAA : Tu sais, avec Internet, on a résolu énormément de problèmes. Le téléphone aussi, bien sûr, mais depuis que je suis marié et que j’ai des enfants, ma vie a changé. Avant, les auteurs m’appelaient quand ils voulaient et comme je me couchais très tard, cela ne me gênait pas. Maintenant, c’est différent, le net m’a sauvé. C’est encore plus simple qu’avant. Maintenant je me couche tôt !
Ces derniers mois, on te voit à l’œuvre sur l’excellente série Supergirl. Comment es-tu arrivé sur la série ?
MAA : En fait, DC Comics m’avait déjà confié la réalisation de quelques couvertures sur la série avant que le relaunch n’ait lieu. Ils m’ont demandé si j’étais intéressé pour travailler sur des intérieurs et j’en étais ravi. Lorsqu’ils m’ont demandé quel personnage choisir, je voulais que ce soit une femme. Supergirl semblait faite pour moi.
Dessiner Supergirl est aussi l’occasion pour toi d’illustrer le mythique Superman…
MAA : Oui et ce, depuis le premier épisode. C’est assez amusant à faire. J’aime beaucoup Superman. C’est un personnage qui a eu de grandes histoires. Si l’on m’offrait la chance de dessiner ses aventures, je serais ravi.
Aimerais-tu écrire tes propres récits ?
MAA : J’adorerais. Il y a quelques années, j’ai imaginé une histoire mais je ne pense pas qu’elle trouverait sa place dans les récits de super-héros. J’y ai pensé il y a 1 ou 2 ans et j’ai un peu travaillé dessus. J’avance doucement car je n’ai pas le temps de bien m'en occuper, mais je le ferai un jour, c’est sûr !
Quelles sont influences ?
MAA : Il y en a tellement qui m’inspirent... John Buscema, Neal Adams, Olivier Coipel, Stuart Immonen. Leurs styles sont tous différents et j’adore cela.
Si tu avais le pouvoir de visiter le crâne d’un autre artiste, lequel irais-tu voir et pourquoi faire ?
MAA : C’est une sacrée question. Je pense que j’essaierai de retourner dans le passé à l’époque de la Renaissance, et voir ce qui se passe chez Michelangelo ou Leonard de Vinci. Si ce devait obligatoirement être un artiste de comics, ce serait Jack Kirby. C’est le « King », tout simplement. Il a marqué tellement de lecteurs.
Merci Mahmud !