L'histoire :
Après avoir vainement tenté de montrer à sa mère la montagne que l’on peut apercevoir depuis la colline « Vue-du-mont-Fuji », le quinquagénaire Michio emmène la femme dans un restaurant. Ils utilisent d’abord les toilettes car l’homme doit nettoyer sa mère qui a déféqué dans son pantalon. Puis, ils s’installent pour manger et la mère de Michio ne cesse de crier et de s’agiter. Michio ne cesse de se confondre en excuses. Puis, ils reprennent leur trajet en ville mais la mère de Michio ne tarde pas à déféquer de nouveau. Cette fois, ils entrent dans un convini : pendant que Michio demande au caissier où sont les toilettes, sa mère déambule dans les rayons et fait tomber une bière au sol. Michio n’a hélas pas assez d’argent pour rembourser la boisson. Heureusement, un client paye pour lui et se propose de les emmener jusqu’au mont Fuji. Le client explique essayer de vivre spontanément comme le dit le célèbre Ki-itchi Soméya. Ce qu’il ne va cependant pas tarder à réaliser, c’est que Mikio a prévu de se suicider avec sa mère au mont Fuji...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de Ki-itchi peuvent se réjouir car le petit garçon qui a fait trembler l’établishment japonais dans la série éponyme revient, et va cette fois avoir pour cible la société elle-même. Bien qu’étant la suite de la série susnommée et se déroulant après un bond de quelques années, ceux qui n’ont pas lu l’histoire d’origine ne sauront pas forcément apprécier l’apparition de certains personnages secondaires mais pourront tout de même découvrir la suite des aventures de ce personnage hors norme sans être perdu. Pour en revenir à l’histoire, ce volume s’ouvre sur celle d’un quinquagénaire sans emploi qui prend soin de sa mère sénile et qui a décidé de se suicider avec cette dernière, la faute à une société qui l’a abandonné. Bien que donnant un peu dans le pathos, ce début nous permet de nous attacher à cet homme et de comprendre que Ki-itchi est devenu une célébrité à la tête d’un groupe de pensée qui rappelle fortement une secte. Néanmoins, une fois ce prologue passé (soit le premier tiers du volume), on est un peu circonspect par la suite dont l’orientation est assez floue. Non seulement le quinquagénaire et sa mère sont complètement oubliés, mais on a aussi du mal à comprendre comment Ki-itchi a pu générer un engouement national aussi fort. De plus, la Ki-itchi Company (le groupe qui le suit) est assez obscur : rassemblement autour d’un mode de pensée, mafia ou sorte de politique ? Ce manque de précision nous laisse assez dubitatif et on a un peu de mal à rentrer dans l’histoire dont on ne sait pas s’il va s’agir de l’évolution de Ki-itchi ou de portraits divers pour pointer du doigt des travers de la société japonaise. En revanche, les graphismes ne déçoivent pas du tout : le dynamisme est de mise, les planches sont fournies, le trait est réaliste, les décors sont fournis et les personnages sont très expressifs. Au final, ce premier opus est assez déconcertant et on compte sur le prochain pour préciser et faire décoller l’intrigue.