L'histoire :
Les morts continuent de s’enchaîner dans le village de Sotoba. A la clinique Ozaki, le docteur est surmené et perd pour la première fois son calme en face d’un patient. Son impuissance face à cette « épidémie » le rend fou... Lorsque le bonze Muroi passe le voir et lui fait part de ce qu’il a remarqué concernant les habitants - qu’en plus des morts, de nombreuses familles « déménagent » soudainement sans laisser d’adresse -, le docteur Ozaki s’énerve également contre son ami. Plus tard, lorsque Natsuno lui demande s’il est sûr que sa camarade Megumi était vraiment morte lorsqu’il l’a examinée et s’il est possible qu’elle soit revenue à la vie, le docteur dit en rigolant qu’il faudrait pour cela qu’elle soit devenue un zombie ou un vampire. Et tandis que cela ne fait que confirmer la théorie du lycéen sur ce qui arrive aux morts de la ville, cette simple remarque sème le doute dans l’esprit du docteur qui envisage alors le problème sous un nouvel angle. Dès lors, il remarque les étranges petites « piqûres » présentes sur les cadavres. La théorie des vampires qui viendrait sucer petit à petit le sang, bien que fantastique, expliquerait en effet parfaitement tous les symptômes constatés sur les victimes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux volets où les morts se succèdent sans que (presque) quiconque ne commence à comprendre ce qu’il se passe, ce troisième opus permet enfin à certains protagonistes de se conforter dans l’idée que des vampires sévissent à Sotoba. Mais dans ce genre de récit horrifique, lorsque l’on se rend compte de ce qu’il se passe en réalité, il est souvent déjà trop tard. Serait-ce le cas ici ? En tout cas, si les héros de cette histoire (Natsuno dans le groupe des jeunes et le docteur Ozaki ainsi que le bonze Muroi dans le groupe des adultes) prennent enfin conscience de la réelle teneur des événements, leurs ennemis ont également remarqué qu’ils étaient découverts et ne devraient pas tarder à faire parler d’eux... La montée en tension continue donc crescendo avec de l’action en bonus cette fois-ci et, couplé aux graphismes percutant de Ryu Fujisaki, il faut bien avouer que le scénario de Fuyumi Ono réussit à nous tenir accrochés à la lecture, et cela même lorsque l’on se doute de ce qu’il va se passer, ce qui n’arrive d’ailleurs pas si souvent. Bref, l’histoire, malgré quelques fioritures peut-être inutiles (l’arrivée au village de la femme du médecin et son conflit avec la belle-mère par exemple), le scénario fait mouche. Quant aux graphismes, ils rendent toujours aussi bien cette sensation oppressante grâce à de forts contrastes noir et blanc donnant l’impression d’être en permanence sous un soleil d’une chaleur écrasante (ou sous l’effet d’un puissant flash d’appareil photo géant !), mais aussi grâce à un gros travail sur les décors. Ceux-ci sont constitués presque jusqu’au moindre détail de photographies travaillées, ces dernières donnant un aspect réalistes encore plus inquiétant à l’histoire. Le seul gros hic est comme toujours la représentation des personnages : entre ceux qui ont des coupes de cheveux totalement irréalistes sorties de Yu Gi Oh et la différences de style entre ceux qui sont tout à fait « manga » et ceux au rendu réaliste, le mangaka navigue dans des eaux étranges et qui perturbent la lecture. Dommage, c’est une des choses qui empêchent cette œuvre de se hisser plus haut dans notre estime. Mais la lecture reste tout de même fort agréable pour qui apprécie ce genre de récit. Jusqu’ici, la série tient ses promesses et on attend la suite avec impatience.