L'histoire :
Sous l’égide du docteur Ozaki qui a maintenant le soutient d’Ookawa, les villageois ont lancé une contre-offensive contre les morts-vivants. Dans la journée, profitant du sommeil des revenants, un groupe se rend au château, un autre au centre funéraire, et un troisième au cabinet du docteur Ebuchi, ces endroits étant les trois principaux repères connus des créatures. Pendant ce temps, le reste des habitants fait le tour du village pour éliminer les isolés qui dorment dans les sous-sols ou les faux-plafonds des maisons. Si ce dernier groupe rencontre du succès, les autres font par contre chou blanc. Il semblerait que les shi ki avaient prévu leurs actions... Mais l’un des habitants pense savoir où en trouver d’autres : à l’intérieur du réseau de canalisation du pipeline d’irrigation agricole...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les choses s’inversent dans cet avant-dernier volet où l’on voit les humains enfin réagir face aux revenants. Depuis qu’ils ont pris conscience des vrais événements grâce aux actions du docteur Ozaki et menés par ce dernier, ils lancent donc une contre-attaque et traquent les morts-vivants pour les tuer (à nouveau). La première partie du volume se concentre sur plusieurs portraits d’humains à travers ces événements : une femme qui a vu sa mère revenir et qui la garde chez elle en la nourrissant de son propre sang, une jeune fille devenue à moitié folle, le châtelain Seishirô (l’allié des morts-vivants), et aussi d’Ookawa, le leader des villageois qui va devoir entre autres tuer son propre fils... Ce passage où les humains se rebellent enfin était attendu depuis longtemps mais il n’y a malheureusement aucune tension ni aucune surprise (alors que le début de ces événements dans le tome précédent était bien plus prenant, le contraste est donc d’autant plus dommageable). Dans la seconde partie par contre, le scénario nous surprend un peu à défaut encore une fois de nous faire peur ou de nous faire ressentir de la tension : dans le réseau des canalisations d’irrigation agricole du village, alors que l’on s’attend à ce que les chasseurs humains se fassent piéger, il n’en est rien et la scène classique de traque façon film d’horreur dans un labyrinthe clos s’inverse. Ce sont les morts-vivants qui paniquent et fuient avant de se faire éliminer un par un de manière inhumaine. Cette inversion des rôles est notable mais tout cela reste anecdotique tant les shi ki n’offrent aucune résistance. Graphiquement, les passages dans les canalisations sont sympathiques avec une ambiance bien retranscrite, mais les travers du dessinateur ressortent particulièrement dans les autres chapitres. Là, on voit la taille du géant Ookawa varier d’une case à l’autre de manière ridicule par rapport aux décors, et ces mêmes décors, la plupart du temps tirés de photos, montrent un trop grand décalage graphique avec les personnages (ces derniers étant d’ailleurs régulièrement mal intégrés). Seule la toute fin amène enfin ce que l’on attend vraiment : une bataille entre humains et revenants avec du répondant des deux côtés. Seulement, là encore il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, et la situation n’augure rien de transcendant pour le dernier tome à venir. Espérons que l’on se trompe et que la fin nous réservera une bonne surprise après ce 10ème volume qui manque un peu de relief.