L'histoire :
Dans un futur proche, 13 enfants du monde entier sont envoyés dans l’espace pour assister au premier lever de soleil de l’année, l’expédition symbolisant la paix dans le monde. Mais la Terre perd soudain le contact avec la sonde spatiale et le black-out durera 13 heures durant lesquelles un vaisseau vient à la rencontre des enfants. Mais nul ne saura ce qu’il s’est passé et les enfants reviendront « sains et saufs » sur Terre... 8 ans plus tard, Bono Meyer, l’un de ces enfants, est devenu un surdoué au QI de 240, étudiant dans un cursus de droit, mais suivant aussi les cours de médecine pour passer le temps. Rien d’étonnant à ce que la société ayant inventé le traducteur universel vienne lui proposer de l’embaucher malgré son jeune âge... Mais, dans sa vie privée, tout va de travers : sa sœur a été internée en institut psychiatrique et sa mère se gave de tranquillisants, l’accusant chaque jour de les avoir rendues folles, jusqu’au jour où cette dernière se suicide. Considéré comme le principal suspect dans ce qui pourrait passer pour un meurtre, Bono est désormais l’objet d’une enquête menée par un flic obsédé par les cas impossibles à résoudre et également spécialiste de ce garçon en particulier. En effet, cela fait des années que des cas de maladie mentale se déclarent dans son entourage, et à chaque fois les gens l’accusent d’avoir fait disparaître une personne qui n’a jamais existée. Pour prouver son innocence, Bono va alors enquêter sur son passé : bientôt, il se rend compte que quelque chose cloche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La première chose que l’on remarque à la lecture de ce manwha, c’est le graphisme, et le choc est rude : commençant par 6 planches couleurs réalisées à l’ordinateur (et dont le choix des couleurs est d’ailleurs discutable, pour ne pas dire qu’elles sont repoussantes) on croit tout d’abord avoir affaire à une œuvre pour enfants tant les personnages sont dessinés grossièrement. De retour au noir et blanc, le trait s’améliore mais reste irrégulier, raide, trop souvent simpliste et parfois un peu plus travaillé (principalement au niveau des ombres et lumières, et du tramage qui joue sur le même registre d’alternances fortes entre le noir et blanc). Il est dommage aussi de voir que les décors sont peu travaillés, même lorsqu’ils sont tirés de photos (comme ce vitrail copié / collé une multitude de fois pour faire l’intérieur de l’église). Le trait rappelle parfois celui d’un autre coréen, l’auteur de Witch Hunter (également chez Ki-oon), mais uniquement dans ce qu’il a de moins bon : problèmes de silhouettes, encrage épais, problèmes de sur-mise en valeur des personnages par rapport aux fonds, utilisations abusives des noirs (régulièrement, différents éléments en arrière-plan se confondent les uns dans les autres)... Heureusement, le scénario, jouant sur le registre du thriller, réussit à nous atteler à la lecture malgré tout. C’est d’ailleurs surtout le pitch général qui est intéressant car, pour le reste, le scénariste se perd un peu dans des personnages stéréotypés (et donc, prévisibles, tant pis pour le suspense). Là où les mystères sur ce qu’il s’est passé 8 ans auparavant dans l’espace et les événements étranges qui se sont produits depuis nous donnent envie de poursuivre la lecture, le reste est donc franchement pénible (comme par exemple de voir un génie au QI surhumain se faire bêtement piéger par le psychopathe de service). En résumé, ce premier opus ne convainc pas mais l’intrigue reste intéressante et prenante, et donne donc tout de même envie de continuer la série, surtout avec le cliffhanger de fin (même si on avait déjà deviné ce qui arrivait au héros, il s’agit maintenant de savoir les répercussions que cela va avoir, ainsi que ce que sont devenus les autres voyageurs de la sonde spatiale). On attend donc de voir si les auteurs rattrapent le coups dans le second volume en se recentrant sur ce qui est vraiment intéressant dans leur série.
