L'histoire :
Bono a réussi à effacer Satoshi de la réalité avant qu’il ne soit trop tard. C’est la première fois que le jeune homme réalise ce genre d’action de son propre chef et il est encore sous le choc lorsqu’il entend à nouveau la voix de son ennemi derrière lui. Ce dernier a à peine le temps de lui expliquer qu’il n’est pas le même Satoshi que Bono l’envoie lui aussi dans une autre dimension. Pourtant, si le jeune homme est maintenant presque à bout de force, il n’est pourtant pas au bout de ses peines : quatre autres Satoshi apparaissent devant lui. Ce dernier, pour contrer le pouvoir de Bono, a fractionné la barrière du temps en plusieurs parties afin de pouvoir faire apparaître un autre lui-même toutes les 2 minutes. Bono ne peut plus rien faire et l’un des Satoshi s’apprête à l’égorger mais celui-ci ressent alors qu’un pouvoir l’en empêche. En effet, avant de mourir, Alison a utilisé son pouvoir une dernière fois pour manipuler l’esprit de Satoshi et s’assurer qu’il n’arriverait pas à tuer Bono s’il essayait...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Continuant sur la pente montante entamée précédemment, ce 4ème opus arrive enfin à tirer son épingle du jeu convenablement en développant des explications liées au background de l’histoire. On apprend enfin ce que le scénariste avait en tête quant aux origines de son histoire depuis le début : sans trop en révéler, on peut tout de même dire que le lien est enfin fait entre les pistes d’origine divine (en même temps, avec l’apparition des « dieux » dans les précédents chapitres, il pouvait difficilement en être autrement) et celles éventuellement extraterrestres (qui avaient semblé être une fausse piste mais qui finalement n’étaient pas si loin que cela de la vérité). De ce côté-là - le background donc -, le scénario se montre donc plus recherché qu’auparavant, mais par contre l’histoire courante ne fait toujours qu’assez peu dans la subtilité : les protagonistes se croisent les uns les autres s’en trop s’encombrer de détails (beaucoup trop de hasards, beaucoup trop de « je te reconnais alors que je ne t’ai pas vu depuis tes 10 ans », etc.), sans trop non plus chercher à réfléchir (par exemple, lorsque l’inspecteur qui cherche à coffrer Bono donne rendez-vous à ce dernier, celui-ci se pointe comme une fleur), et le scénariste fait parfois dans l’explication-raccourci à la logique douteuse (« ce livre vient d’une autre dimension : sa structure moléculaire est différente »... Oui, enfin ça reste du papier quand même...). Pour ce qui est de la partie graphique, les dessins eux-aussi donnent dans l’amélioration : si les défauts récurrents de l’auteur sont toujours présents (déformation des personnages d’une case à l’autre par exemple), ils se voient pourtant un peu moins qu’auparavant. Un bémol cependant concernant la scène où l’inspecteur Lioner est torse nu et où ses cicatrices changent de nombre et de place à chaque plan ! Les décors ont aussi le droit cette-fois à un meilleur traitement : les travaux à partir de photos sont mieux incrustés et moins répétitifs. Par contre, les décors d’intérieur fait à la main souffrent encore trop souvent de problèmes de perspective et d’une relative pauvreté, surtout face à la prolifération exagérée des effets de style à base de lignes de vitesse ou bien encore l’abondance du tramage (les deux ensemble donnant régulièrement un aspect surchargé aux planches). On regrette aussi que les scènes d’action soient toujours aussi mal réalisées, cela n’étant définitivement pas le point fort du dessinateur. Globalement, le niveau monte et, surtout, l’histoire devient réellement intéressante grâce au développement du background. Après des débuts mitigés, on espère donc voir la série continuer à s’améliorer ainsi.
